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Infirmières bulgares: la Libye se sent trahie

La libération des infirmières n'est pas du goût de la Libye
La libération des infirmières n'est pas du goût de la Libye
La Libye a vivement critiqué samedi la grâce accordée aux infirmières et au médecin bulgares à leur retour à Sofia mardi. Tripoli a dénoncé une «trahison» et une «procédure illégale» des autorités de Bulgarie.

«Les détenus devaient être remis dès leur arrivée à un
établissement pénitencier et non pas libérés avec cette manière
festive et illégale», a déclaré le ministre libyen des Affaires
étrangères, Abdelrahman Chalgham, au cours d'une conférence de
presse à Tripoli.

Sofia «a violé les procédures légales en matière d'extradition,
prévues par le droit international et par l'accord d'entraide
judiciaire signé entre les deux pays» en 1984, a réaffirmé de son
côté le Premier ministre Baghdadi Mahmoudi. «Nous avons suivi la
procédure légale, c'est la Bulgarie qui nous a trahis», a déclaré
Baghdadi Mahmoudi.

Sarkozy «mécontent»

Selon le Premier ministre, le président français Nicolas
Sarkozy, qui s'est beaucoup impliqué avec son épouse Cécilia dans
le dénouement de cette affaire, a lui aussi exprimé son
«mécontentement» face à la méthode avec laquelle ont été libérés
les six praticiens.



Baghdadi Mahmoudi a ajouté que la Libye avait remis un mémorandum
à la Ligue arabe afin d'envisager une décision commune à l'encontre
de Sofia lors d'une réunion des représentants de la Ligue, lundi.
Tripoli saisira aussi à cet effet l'Union africaine et
l'Organisation de la conférence islamique (OCI), a-t-il
signalé.



afp/sun

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Détails sur les compensations

Baghdadi Mahmoudi a également indiqué samedi que la République Tchèque, le Qatar et la Bulgarie avaient contribué au fonds international de soutien aux centaines d'enfants contaminés par le virus du sida dans les années 1990 à l'hôpital de Benghazi.

Il a ajouté que la France avait promis d'équiper l'hôpital de Benghazi et de fournir du personnel qualifié pendant cinq ans. Elle a aussi accepté de former une cinquantaine de médecins libyens.

Le Fonds international Benghazi a déjà accordé un million de dollars aux familles de chacun des enfants contaminés dans le cadre d'un accord. Aux termes de celui-ci, ces familles ont accepté que la peine de mort à laquelle les cinq infirmières et le médecin bulgares avaient été condamnés soit commuée en détention à perpétuité.

Les six praticiens, accusés d'avoir inoculé volontairement le virus du sida aux enfants, se déclarent innocents. Des experts ont fait valoir que la contamination était due à un manque d'hygiène à l'hôpital de Benghazi