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Israël autorise 900 logements à Jérusalem-est

Benjamin Netanyahu refuse tout "gel" de la colonisation israélienne.
Benjamin Netanyahu a toujours refusé tout gel de la colonisation.
Le ministère israélien de l'Intérieur a autorisé mardi la construction de 900 nouveaux logements dans Jérusalem-est annexée, en pleine controverse internationale sur les colonies juives. Washington s'est dit "consterné" par cette décision de l'Etat hébreu.

Huit jours seulement après des entretiens entre Barack Obama et
Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, le ministère israélien de
l'Intérieur a autorisé la construction de 900 logements dans le
quartier de Gilo, dans Jérusalem-est annexée.

Israël a ainsi pris le risque de nouvelles frictions avec les
Etats-Unis alors que les relations entre les deux grands alliés ont
été caractérisées au cours des derniers mois par des tensions
exceptionnelles. C'est un nouveau coup porté à l'entreprise de
Barack Obama pour relancer le processus de paix.

"Période difficile

Un haut responsable américain a indiqué sous couvert d'anonymat
que George Mitchell, l'émissaire américain pour le Proche-Orient,
avait été informé de l'imminence de la décision israélienne lors
d'une réunion avec des responsables israéliens lundi à Londres et
qu'il leur avait fait part de "la préoccupation" des
Etats-Unis.



"Nous comprenons le point de vue israélien au sujet de Jérusalem,
mais nous pensons que toutes les parties devraient maintenant (...)
s'abstenir de tels actes", a dit le porte-parole du département
d'Etat Ian Kelly. Il a appelé "les deux parties à s'abstenir
d'actes et de rhétorique qui entraveraient le processus" de
négociations.



"C'est une période difficile et nous devons nous concentrer sur ce
qui est important", a-t-il insisté. Ian Kelly a ajouté que les
Etats-Unis avaient eu lundi des discussions visant à "décourager
tout appel unilatéral à la reconnaissance d'un Etat palestinien en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza" par le Conseil de sécurité de
l'ONU.

Menaces tous azimuts

Dimanche, les Palestiniens ont annoncé qu'ils demanderaient au
Conseil de sécurité de l'ONU de reconnaître leur indépendance dans
les frontières de 1967. La démarche a été désavouée par le
gouvernement américain. Elle a été accueillie avec hostilité par
Benjamin Netanyahu qui a prévenu qu'Israël répliquerait à tout acte
unilatéral par d'autres actes unilatéraux.



"Aucune des parties ne devrait entreprendre quoi que ce soit qui
hypothèque ou paraisse hypothéquer les négociations de façon
unilatérale", a dit le porte-parole de Barack Obama. "Les
Etats-Unis s'élèvent aussi contre d'autres pratiques israéliennes,
comme les expulsions et des démolitions de maisons palestiniennes",
a-t-il ajouté.



"Notre position est claire: le statut de Jérusalem relève de la
question du statut permanent" découlant d'un éventuel accord
israélo-palestinien et "doit être résolu à travers les négociations
entre les parties", a conclu la Maison Blanche.



afp/dk

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La Maison Blanche réagit violemment

"Nous sommes consternés devant la décision prise par la commission de planification de Jérusalem" sur l'expansion du quartier de Gilo, a dit le porte-parole de Barack Obama, Robert Gibbs, dans l'une des réactions les plus vigoureuses de la Maison Blanche à l'encontre d'Israël.

"Au moment où nous nous employons à relancer les négociations, de tels agissements rendent nos efforts plus difficiles", a dit le porte-parole de la Maison Blanche, mais aussi celui du département d'Etat, Ian Kelly.

Depuis son installation en janvier, toute l'énergie déployée par l'administration Obama pour essayer de relancer les discussions entre Israéliens et Palestiniens se heurte au refus du gouvernement de Benjamin Netanyahu de geler complètement la colonisation.

La question de la colonisation des Territoires palestiniens occupés constitue le principal obstacle à une reprise des négociations israélo-palestiniennes, suspendues depuis près d'un an.

Les Palestiniens réclament l'arrêt total de la construction dans les colonies, y compris à Jérusalem-est, avant de revenir à la table des négociations. Le gouvernement israélien s'y refuse et offre de renouer le dialogue sans condition préalable.

La partie orientale de Jérusalem, où vivent quelque 180'000 Israéliens -installés dans une douzaine de nouveaux quartiers- ainsi que 270'000 Palestiniens, a été conquise durant la guerre de 1967 puis annexée. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.