Vingt ans de prison au Maroc pour le Suisse suspecté d'être lié à un meurtre
Trois hommes ont été condamnés jeudi au Maroc pour l'assassinat de deux touristes scandinaves en décembre au nom du groupe Etat islamique. Un Suisse, soupçonné d'être lié à ce meurtre, écope de 20 ans de prison. Son avocate dénonce un verdict "monstrueux" et "l'absence" de la Confédération.
Le premier des condamnés à mort, un marchand ambulant de 25 ans, avait avoué avoir organisé l'expédition meurtrière avec deux compagnons, un menuisier de 27 ans, et un autre complice de 33 ans, qui avait filmé la scène.
Une étudiante danoise de 24 ans et son amie norvégienne de 28 ans ont été tuées alors qu'elles campaient sur un site isolé dans le Haut-Atlas, une région montagneuse du sud du Maroc prisée par les randonneurs.
20 ans de prison pour un Hispano-Suisse
Un groupe de 24 hommes soupçonnés d'être liés à ces meurtres et/ou d'appartenir à une cellule djihadiste était jugé depuis début mai à Salé, près de Rabat. Les 21 autres accusés ont écopé de peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité.
Parmi eux figure un Hispano-Suisse converti à l'islam, condamné à 20 ans de prison pour "constitution de bande terroriste". Il a toujours clamé son innocence.
Le tribunal a également condamné les trois hommes reconnus coupables d'assassinat, ainsi qu'un de leurs complices, à verser deux millions de dirhams (190'000 euros) de dédommagements aux parents d'une des victimes.
Un DFAE "absent" selon l'avocate du condamné suisse
Pour Saskia Ditisheim, avocate du citoyen suisse condamné, le verdict est "monstrueux" et "inacceptable". Selon elle, le procès n'était pas équitable car ce devrait être à l'accusation de prouver les charges et non pas au prévenu de prouver son innocence.
Interviewée dans Forum, Saskia Ditisheim se dit "abasourdie" par le jugement mais encore davantage par "l'absence" du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Tout en admettant que la Suisse ne peut pas s'ingérer dans la justice d'un autre pays, elle estime qu'il est de son devoir, via la protection consulaire, de s'assurer que le prévenu avait le droit à un procès équitable.
Et de lancer un appel au DFAE: "Le jugement n'est pas définitif et nous allons évidemment faire appel. Je lance donc un appel au Département fédéral des affaires étrangères pour qu'il réagisse maintenant et assure à mon client un procès équitable."
>> Réécouter l'interview de Saskia Ditisheim, avocate de l'Hispano-Suisse condamné :
![Saskia Ditisheim. [Keystone - Me Martial Trezzini]](https://img.rts.ch/articles/2019/image/kf91i5-25970834.image?w=960&h=384)
Keystone - Me Martial Trezzini afp/ther
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