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Washington veut exclure la Turquie de son programme d'avion de combat

Les USA menacent d'exclure la Turquie du programme d'avions de chasse F-35. [EPA/Keystone - Petros Karadjias]
Les Etats-Unis excluent la Turquie d'un programme de développement d'avion de combat / Le 12h30 / 1 min. / le 18 juillet 2019
La participation de la Turquie au programme de développement de l'avion de combat américain F-35 a été suspendue et le processus d'exclusion a débuté, ont fait savoir mercredi les Etats-Unis. Un décision prise alors qu'Ankara va se doter du système de défense antimissile russe S-400.

Les premiers éléments de ce système d'avions furtifs de combat F-35 de l'OTAN sont arrivés vendredi sur la base aérienne militaire de Mürted, au nord-ouest de la capitale turque.

"Les Etats-Unis et les autres partenaires du programme F-35 sont en accord avec cette décision de suspendre la Turquie et de lancer le processus visant à l'exclure officiellement", a déclaré Ellen Lord, la sous-secrétaire à la Défense, lors d'un point de presse. Elle a ajouté que les modifications apportées à la chaîne logistique allaient coûter entre 500 et 600 millions de dollars aux Etats-Unis, précisant que la Turquie fournissait plus de 900 pièces détachées permettant la fabrication du F-35.

"Aucun motif légitime"

A Ankara, qui a reproché aux Etats-Unis et à l'Europe de n'avoir présenté aucune alternative viable, le ministère des Affaires étrangères a déclaré que la décision de Washington n'était ni équitable, ni fondée sur aucun motif légitime.

Dans un communiqué, la diplomatie turque appelle les Etats-Unis à revenir sur ce qu'elle qualifie d'"erreur", soulignant que cette décision allait nuire aux relations stratégiques entre les deux alliés de l'OTAN.

"Incompatibilité" avec les dispositifs de l'OTAN

Un avion cargo militaire russe transporte des parties de missiles S-400 achetés par la Turquie. Ankara, le 12 juillet 2019. [Keystone - Turkish Defence Ministry press office]

Les Etats-Unis cherchent depuis des mois à dissuader Ankara d'acquérir le système S-400 en insistant sur son incompatibilité avec les dispositifs de l'OTAN, dont la Turquie occupe le flanc oriental: "Le F-35 ne peut pas coexister avec une plate-forme de collecte de renseignements russe qui sera utilisée pour en apprendre davantage sur ses capacités de pointe", a souligné mercredi la Maison Blanche dans un communiqué.

A Aspen, dans le Colorado, où il participait à un forum annuel sur la sécurité, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan, a dit être inquiet de l'exclusion de la Turquie du programme de développement du F-35. Il a toutefois souligné "qu'avions et radars turcs feraient toujours partie des systèmes de défense de l'Alliance".

Durant le sommet du G20 qui s'est tenu fin juin à Osaka, Donald Trump n'a pas exclu d'infliger des sanctions à la Turquie, tout en insistant sur la mauvaise gestion de ce dossier par son prédécesseur Barack Obama.

Si la Turquie a choisi les S-400, c'est "parce que la précédente administration avait imposé des conditions draconiennes à l'acquisition de missiles Patriot américains", a-t-il expliqué.

Stéphanie Jaquet et Reuters

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La Russie serait prête à "étudier la livraison de Su-35" à la Turquie

Selon l'agence de presse russe Sputnik, Sergueï Tchemezov, directeur général de la société Rostec – l'un des plus grands producteurs d'armes russes – se dit prêt à étudier la question de la livraison de chasseurs multirôles russe Su-35. "Si nos collègues turcs en expriment le désir", a-t-il précisé.


Un avion Sukhoi SU-35 – François Mori/AP photo/Keystone