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Sanctions attendues après l'arrivée de missiles russes en Turquie

Une batterie de missiles sol-air S-400 déployée près de Kaliningrad en Russie. [Reuters - Vitaly Nevar]
Sanctions attendues après l'arrivée de missiles russes en Turquie / Le 12h30 / 1 min. / le 8 juillet 2019
Cette semaine, Ankara devrait recevoir les premiers composants d’un système de défense antimissiles russe, les S-400. Malgré les menaces de représailles de Washington, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est montré inflexible.

En plus d'une série de sanctions économiques, l'une des principales conséquences de l'arrivée sur le sol turc d'un système russe de défense antimissile et antiaérien ultra-performant, les S400, risque d'être l'exclusion d'Ankara du programme F-35.

Le F-35 est un avion de chasse américain que la Turquie et d'autres pays contribuent à fabriquer. Ankara a déjà investi plus d'un milliard de dollars dans ce programme, et elle compte acheter une bonne centaine d'appareils pour renouveler son armée de l'air.

La Turquie doit choisir

Mais Washington a été clair: ce sera soit les S400, soit les F-35. Les premiers pourraient compromettre la sécurité des seconds, argumentent les Etats-Unis. Et ils n'ont pas tort, confirme l'expert turc Sinan Ülgen: "Il y a effectivement une sorte d'incertitude au niveau de Washington dans la mesure où ce système russe peut faire le "hacking" de la plateforme des F-35. La Turquie ne peut pas garantir que les mesures nécessaires seront prises pour totalement éliminer ce risque d'espionnage électronique des systèmes du F-35."

Au-delà de ces questions techniques, qui sont loin d'être secondaires, la crise à venir cache aussi des enjeux très politiques: les Etats-Unis n'admettent pas qu'un pays de l'Otan – la Turquie – se fournisse en missiles auprès d'un autre pays – la Russie – qu'ils considèrent comme une menace.

Anne Andlauer/ebz

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