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Le candidat désigné du pouvoir élu président du Kazakhstan

Kassym-Jomart Tokaïev, le candidat désigné du pouvoir, a été élu président du Kazakhstan. [AFP - Vyacheslav Oseledko]
Kassym-Jomart Tokaïev, le candidat désigné du pouvoir, élu président du Kazakhstan / Le Journal horaire / 1 min. / le 10 juin 2019
Successeur désigné de l'homme fort du Kazakhstan depuis la chute de l'URSS, Kassym-Jomart Tokaïev a été élu président avec 70,8% des voix, selon les résultats au lendemain d'un scrutin marqué par d'importantes manifestations et des centaines d'arrestations.

Ce résultat conclut une opération soigneusement orchestrée de transition menée depuis la démission surprise en mars de Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé sans partage ce pays d'Asie centrale depuis son indépendance en 1991.

Réélu très largement, Kassym-Jomart Tokaïev, diplomate de carrière de 66 ans, a d'ores et déjà prévenu qu'il se placerait dans la continuité de son mentor, qui conserve un rôle politique majeur et en l'honneur duquel la capitale vient d'être renommée Nur-Sultan.

Le taux de participation s'est établi à 77,4%, selon la Commission électorale centrale.

Avec 16,2% des voix, Amirjan Kossanov obtient le meilleur score jamais réalisé par un opposant dans une élection présidentielle kazakhe.

Mais le scénario en apparence bien huilé a surtout connu des ratés en raison des importantes manifestations organisées à travers le pays, les protestataires appelant au boycott d'une élection qu'ils estimaient jouée d'avance.

Plusieurs centaines d'arrestations

Dans les deux principales villes kazakhes, la capitale Nur-Sultan et Almaty, des journalistes de l'AFP ont été témoins de plusieurs centaines d'arrestations. Un correspondant de l'AFP a été conduit à un poste de police avant d'être libéré tandis qu'un reporter vidéo de l'AFP a vu ses équipements confisqués.

Au total, "environ 500" personnes ont été conduites dans les commissariats des deux villes, selon les chiffres du vice-ministre de l'Intérieur Marat Kojaïev, qui en a rejeté la faute sur des "éléments radicaux" ayant organisé des "manifestations non autorisées".

"Honte ! Honte ! Honte !" ou encore "La police de notre côté !", criaient certains manifestants à Almaty avant que les forces de l'ordre ne dispersent le rassemblement.

afp/ebz

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Un habitué du sommet de l'Etat

Kassym-Jomart Tokaïev a occupé de nombreux postes au sommet de l'Etat kazakh, de Premier ministre à ministre des Affaires étrangères et président du Sénat, le poste qu'il occupait quand Noursoultan Nazarbaïev a annoncé son départ.

Au cours de sa campagne, il a promis de se placer dans la continuité de Noursoultan Nazarbaïev. Une de ses premières décisions en tant que président par intérim avait d'ailleurs été de renommer la capitale, Astana, "Nur-Sultan", du nom de son prédécesseur.

Pas les scores stratosphériques de son prédécesseur
S'il a remporté son pari, au terme d'une campagne où il a pu bénéficier du soutien de tout l'appareil d'Etat, il ne réitère pas les scores stratosphériques de son prédécesseur. En 2015, pour son cinquième et dernier mandat, Noursoultan Nazarbaïev avait obtenu presque 98% des voix et le taux de participation était de 95%.

"Un respect insuffisant des normes démocratiques"

Les observateurs internationaux déployés pour surveiller la présidentielle au Kazakhstan, remportée par le chef de l'Etat par intérim, ont dénoncé lundi "un respect insuffisant des normes démocratiques", avec peu de place pour la critique du pouvoir et des "irrégularités généralisées".

Le scrutin, remporté avec plus de 70% par Kassym-Jomart Tokaïev, "a montré un respect insuffisant des standards démocratiques", estime la mission menée par l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) dans son rapport. Elle relève "un manque de respect pour les droits fondamentaux, y compris des arrestations de manifestants pacifiques, et des irrégularités généralisées le jour du scrutin".