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En France, feu vert du Sénat à une taxe sur les géants du numérique

Les GAFA: Google, Apple, Facebook et Amazon.
En France, feu vert du Sénat à une taxe sur les géants du numérique / Le Journal horaire / 27 sec. / le 22 mai 2019
Le Sénat français, à majorité de droite, a voté dans la nuit de mardi à mercredi en première lecture l'instauration d'une taxe sur les géants mondiaux du numérique. Le texte doit faire de la France un des pays pionniers en la matière.

Les sénateurs ont approuvé à main levée l'article premier du projet de loi porté par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire instaurant cette "taxe Gafa" (acronyme de Google, Amazon, Facebook et Apple), déjà adoptée à l'Assemblée nationale. Cette taxe s'inspire largement d'un projet européen qui n'a pas abouti en raison des réticences de l'Irlande, de la Suède, du Danemark et de la Finlande.

Pour Bruno Le Maire, cette solution unilatérale doit servir de "levier" dans les négociations internationales, dans l'attente d'un aboutissement des travaux de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le ministre a de nouveau pris l'engagement de la "retirer immédiatement dès qu'il y aura un consensus au niveau de l'OCDE".

Entreprises imposées à 3% d'affaires

La "taxe Gafa" vise les entreprises qui font un chiffre d'affaires sur leurs activités numériques de plus de 750 millions d'euros dans le monde, dont 25 millions d'euros pouvant être rattachés à des utilisateurs localisés en France. L'idée est de les imposer à hauteur de 3% du chiffre d'affaires réalisé en France sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les plateformes.

Elle devrait s'appliquer à une trentaine de groupes comme Meetic, Amazon, Airbnb, Instagram ou encore la française Criteo, et rapporter 400 millions d'euros en 2019, puis 650 millions en 2020.

Contre l'avis du gouvernement, les sénateurs ont inscrit dans la loi le caractère "temporaire" de la taxe, prévoyant son extinction au 1er janvier 2022.

ats/jvia

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Pressions américaines

En avril dernier, les Etats-Unis avaient exhorté la France à renoncer à ce projet de "taxe Gafa".

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a appelé "la France à ne pas adopter une taxe sur les services numériques qui aurait un impact négatif sur les géants américains de la technologie et sur les citoyens français qui utilisent leurs services".

Le ministre français des Finances Bruno Le Maire avait répondu que la France était "un Etat libre et souverain qui décide de sa taxation".