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Près de 500 roquettes tirées de Gaza vers Israël font plusieurs victimes

Menace d'escalade sur la bande de Gaza. Après des tirs de roquette massifs sur Israël, Benjamin Netanyahou ordonne la riposte.
Menace d'escalade sur la bande de Gaza. Après des tirs de roquette massifs sur Israël, Benjamin Netanyahou ordonne la riposte. / 12h45 / 2 min. / le 5 mai 2019
Une nouvelle salve de roquettes tirées depuis la bande de Gaza s'est abattue dimanche sur Israël, au deuxième jour d'une flambée de violences qui a déjà coûté la vie à 16 Palestiniens et quatre Israéliens. L'Union européenne appelle à un "arrêt immédiat" des tirs.

Selon l’armée israélienne, qui a indiqué en avoir intercepté un grand nombre, quelque 450 roquettes ont été tirées depuis samedi. Ces violences, les plus graves depuis des semaines, ont débuté au lendemain de manifestations palestiniennes à la frontière entre Gaza et Israël.

Un Israélien de 58 ans est mort dans la nuit de samedi à dimanche à Ashkelon, dans le sud d'Israël, et trois autres ont péri dimanche dans une nouvelle salve de roquettes palestiniennes, a indiqué la police. La veille, une Israélienne de 80 ans avait été grièvement blessée à Kyriat Gat, à 20 km de Gaza.

Israël a riposté dès samedi en effectuant des raids aériens sur la bande de Gaza. Au moins 16 Palestiniens ont été tués, dont une fillette de 14 mois et sa mère enceinte, touchées par une frappe contre leur maison à Gaza, selon le ministère de la Santé relevant du Hamas et des proches des victimes. L'armée israélienne a contesté cette version des faits.

Par ailleurs, un commandant du Hamas a été tué par une frappe de l'armée israélienne, qui a ouvertement revendiqué, pour la première fois depuis 2014, une élimination ciblée d'une cible qu'elle décrit comme le propriétaire d'une compagnie de change responsable des transferts d'argent iranien à destination du Hamas.

L'agence de presse turque Anadolu touchée

Le Jihad islamique palestinien, allié du Hamas à Gaza, a revendiqué samedi le lancement d'une partie des roquettes et s'est dit prêt à poursuivre les tirs. Le groupe a menacé d'attaquer plusieurs sites israéliens stratégiques, notamment l'aéroport international de Tel-Aviv.

L'aviation israélienne a ciblé samedi 120 positions du Hamas et du Jihad islamique, dont de nombreuses bases et un tunnel destiné à mener des attaques en territoire israélien. Elle a détruit deux bâtiments de plusieurs étages dans la ville de Gaza, ont indiqué des résidents.

L'un d'entre eux abritait les services de renseignements militaires et les services de sécurité généraux du Hamas, ainsi que les locaux de l'agence de presse étatique turque Anadolu, une information confirmée par la Turquie qui a "condamné fermement" le raid. Selon Anadolu, le personnel de l'agence avait évacué l'immeuble peu avant la frappe, qui avait été précédée d'un tir d'avertissement. Aucun journaliste n'a été blessé.

L'Eurovision comme déclencheur

Selon la correspondante de la RTS en Israël Marie Semelin, ce regain de violence pourrait trouver son origine dans le mécontentement des Gazaouis envers l'engagement israélien, en mars dernier, d'alléger le blocus sur Gaza, qu'ils estiment non respecté.

"Le concours de l'Eurovision commence dans moins de 10 jours à Tel-Aviv, et des milliers de touristes sont attendus. C'est probablement le calcul que font les leaders gazaouis: ce n'est pas le bon moment pour Israël de se lancer dans un guerre, et c'est donc un bon moment pour mettre la pression", analyse-t-elle.

>> Le sujet du 12h30 avec l'intervention de Marie Semelin en Israël :

L'armée israélienne bombarde la bande de Gaza en représailles à des tirs de roquettes. [Keystone - Mohammed Saber]Keystone - Mohammed Saber
Regain de tension entre Israël et Gaza / Le 12h30 / 2 min. / le 5 mai 2019

Nouvel appel à une trêve

Selon une source du Jihad islamique, l'Egypte, qui joue l'intermédiaire entre le Hamas et Israël, tente une médiation pour calmer la situation, alors que le mois sacré du ramadan commence dans les jours à venir.

A Bruxelles, l'Union européenne a appelé samedi à l'"arrêt immédiat" des tirs de roquettes palestiniennes, ajoutant soutenir "les efforts déployés par l'Egypte et l'ONU pour calmer la situation". Washington a de son côté dit soutenir le droit d'Israël à l'autodéfense.

afp/ani/vic

>> Ecouter aussi le décryptage du docteur en géopolitique Frédéric Encel :

Frédéric Encel. [CC-BY-SA - Claude Truong-Ngoc]CC-BY-SA - Claude Truong-Ngoc
Benjamin Netanyahou ordonne la poursuite de "frappes massives" sur Gaza: interview de Frédéric Encel / Forum / 5 min. / le 5 mai 2019
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Près de 300 morts depuis un an

Depuis mars 2018, des manifestations ont lieu à Gaza le long de la barrière séparant Gaza d'Israël contre le blocus imposé depuis plus d'une décennie par Israël à l'enclave palestinienne et pour le retour des réfugiés palestiniens chassés ou ayant quitté leurs terres à la création d'Israël en 1948.

Au moins 271 Palestiniens ont été tués depuis cette date, au cours des manifestations ou dans des frappes israéliennes menées en représailles à des actes hostiles en provenance de Gaza. Israël accuse le Hamas d'orchestrer ces manifestations et soutient que les soldats ne font que protéger la frontière.