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"L'ampleur et la coordination de ces attaques au Sri Lanka étonnent"

Des soldats sri lankais ferment l'accès à l'église Saint-Anthony de Colombo. [Keystone - Rohan Karunarathne/AP]
Attentats au Sri Lanka: interview de Delon Madavan / Le 12h30 / 1 min. / le 21 avril 2019
Delon Madavan, spécialiste de l'Inde et de l'Asie du Sud, a déclaré à la RTS que la vague d'attentats au Sri Lanka, qui a fait plus de 200 morts dimanche, était inattendue par son ampleur et que les motivations des auteurs étaient floues pour l'instant.

"Ce qui est étonnant, c'est l'ampleur des attaques, et qu'elles soient coordonnées", déclare Delon Madavan au sujet de la vague d'attentats au Sri Lanka (lire: Plus de 200 morts dans une vague d'attentats au Sri Lanka).

Le chercheur au CNRS à Paris et à l'Université de Québec a rappelé au 12h30 de la RTS que les attaques contre les minorités religieuses étaient "malheureusement régulières dans l'histoire du Sri Lanka", mais qu'elles visaient principalement la minorité musulmane, depuis la fin de la guerre civile il y a dix ans.

Les observateurs perplexes

"Ce groupe, on ne sait pas encore qui c'est, a quand même réussi à mener des attaques simultanées à grande échelle, contre plusieurs villes du pays, le jour de Pâques, ce qui est important pour la symbolique".

Le fait que ces attaques ne soient pas immédiatement revendiquées laisse perplexes les observateurs. "Il faut faire attention à ne pas pointer du doigt les musulmans, par exemple, pour éviter de nouvelles émeutes", explique Delon Madavan également interrogé dans Forum.

>> Ecouter son interview complète dans Forum :

L'église St. Sebastian près de Colombo au Sri Lanka après les attentats. [EPA/STR - EPA/STR]EPA/STR - EPA/STR
Attentats au Sri Lanka: interview de Delon Madavan / Forum / 11 min. / le 21 avril 2019

"Pas une guerre d'opposition religieuse"

L'une des églises visées, celle de Saint-Anthony à Colombo, est "l'une des plus vénérées par les Sri-Lankais, et particulièrement par la minorité tamoule", rappelle Delon Madavan. Mais le spécialiste n'estime pas pour l'heure que les attaques soient liées à la guerre achevée il y a dix ans. "Ce n'était pas une guerre d'opposition religieuse, mais ethnique".

Les rebelles tamouls avaient lancé une campagne pour l'indépendance en 1972. La rébellion tamoule a été écrasée par l'armée, sous un gouvernement à majorité cinghalaise, en mai 2009 après une guerre qui a fait jusqu'à 100'000 morts. Le Sri Lanka connaît cependant une montée de l'extrémisme bouddhiste, attisé par des moines radicaux.

Propos recueillis par Julie Rausis/vkiss

>> Voir aussi l'analyse d'Abraham Zisyadis au 19h30 :

Attentats au Sri Lanka: l'analyse d'Abraham Zisyadis.
Attentats au Sri Lanka: l'analyse d'Abraham Zisyadis. / 19h30 / 2 min. / le 21 avril 2019
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