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"Pas de coopération" entre Donald Trump et les Russes

François Durpaire, historien spécialiste des Etats-Unis. [AFP - Fred Dufour]
Le rapport du procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence russe dans la présidentielle américaine a été publié / Forum / 7 min. / le 18 avril 2019
L'enquête russe a prouvé qu'il n'y avait "pas eu de coopération" entre Donald Trump et les Russes qui ont tenté d'influencer la campagne présidentielle de 2016, a déclaré jeudi le ministre américain de la Justice.

Après 22 mois d'enquête, le procureur spécial Robert Mueller "a confirmé que le gouvernement russe avait supervisé des efforts pour s'immiscer de manière illégale dans l'élection présidentielle de 2016, mais n'a pas trouvé de collusion avec la campagne Trump ou d'autres Américains", a déclaré Bill Barr lors d'une conférence de presse.

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Le ministre, qui s'exprimait en amont de la publication d'une version expurgée du rapport final de Robert Mueller, a ajouté que ce document revenait aussi sur "dix épisodes" ayant alimenté les soupçons d'entrave à la justice visant le président Trump.

Il ne les a pas cités mais le milliardaire républicain a été régulièrement pointé du doigt pour avoir limogé le chef de la police fédérale (FBI) James Comey, chargé de superviser l'enquête russe, et pour avoir critiqué avec virulence certains enquêteurs.

Un président "frustré et en colère"

"Comme le rappelle le procureur spécial dans son rapport, des éléments montrent que le président était frustré et en colère, sincèrement convaincu que cette enquête portait atteinte à sa présidence", a déclaré Bill Barr.

"Pour autant, la Maison Blanche a pleinement coopéré avec l'enquête du procureur spécial" et le "président n'a pas agi pour priver le procureur spécial des documents et témoins nécessaires pour mener à bien son enquête", a-t-il poursuivi.

Bill Barr --qui a précisé être "en désaccord" avec certaines théories légales développées par le procureur Mueller-- en a conclu qu'il n'existait pas de "preuves suffisantes pour établir que le président Trump a commis une entrave à la justice".

Une version de 400 pages

Par ailleurs, les avocats personnels de Donald Trump ont pu lire ce rapport de 400 pages dans sa version expurgée de ses données confidentielles "plus tôt cette semaine". Ils "n'ont pas été autorisés" à faire des coupes supplémentaires et "n'en ont pas exigé", a précisé le ministre.

Le rapport doit être transmis aux parlementaires dans la foulée puis mis en ligne sur le site internet du ministère.

Les démocrates espèrent ensuite que le procureur Mueller témoigne au Congrès, "au plus tard le 23 mai".

"Je n'ai pas d'objection personnelle" à son audition, a dit Bill Barr à ce sujet.

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afp/ebz

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