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Le chef autoproclamé de l'armée libyenne poursuit son offensive

Le portrait du maréchal Khalifa Haftar sur un bâtiment détruit de Benghazi, en Libye. [Reuters - Esam Omran Al-Fetori Ê]
Le chef autoproclamé de l'armée libyenne poursuit son offensive / Le Journal horaire / 24 sec. / le 6 avril 2019
Malgré les appels de la communauté internationale à la cessation des hostilités, les forces loyales au maréchal Khalifa Haftar poursuivaient samedi leur offensive vers Tripoli. La reprise de la capitale libyenne risquerait de plonger le pays dans la guerre civile.

La progression de l'Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par son chef autoproclamé le maréchal Khalifa Haftar, est ralentie par les forces loyales à l'autorité rivale – le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli. Celles-ci tentent de faire face à l'assaut lancé jeudi sur la capitale.

Le chef du GNA libyen, Fayez al-Sarraj, a accusé son rival, le maréchal Haftar, de l'avoir "trahi" en lançant son offensive vers Tripoli, promettant de répondre avec "force et fermeté".

>> Lire : Violents combats entre factions rivales aux portes de Tripoli, en Libye

Raids aériens et renforts armés

Fayez al-Sarraj arrive au check point Gate 27, après l'avoir repris aux forces de Khalifa Haftar, à l'ouest de Tripoli, le 5 avril 2019. [Reuters - Hani Amara]
Fayez al-Sarraj arrive au check point Gate 27, après l'avoir repris aux forces de Khalifa Haftar, à l'ouest de Tripoli, le 5 avril 2019. [Reuters - Hani Amara]

Samedi, les forces pro-GNA ont mené au moins un raid aérien contre une position de l'ANL à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tripoli, dans la région d'Al-Aziziya, a indiqué l'ANL.

La Force de protection de Tripoli, une alliance de milices loyales au GNA, a confirmé que des raids aériens "intensifs" étaient menés contre l'ANL depuis l'aéroport de Mitiga à Tripoli et de Misrata (ouest). Au sol, les combats entre les deux camps rivaux s'intensifiaient au sud de la capitale.

Premier raid de l'ANL

Au moins un groupe armé de Misrata, "la brigade 166", est arrivé à l'est de la capitale pour participer à la contre-offensive, a constaté un photographe de l'AFP. Des dizaines de véhicules armés notamment de canons antiaériens se sont rassemblés à Tajoura, dans la banlieue est de Tripoli.

Dimanche, l'ANL a affirmé avoir mené son premier raid aérien en banlieue de la capitale, où est basé le gouvernement d'union (GNA) de Fayez al-Sarraj. Tripoli a réaffirmé une contre-offensive généralisée envers les pro-Haftar.

sjaq et les agences

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Appels internationaux au dialogue

Depuis la chute en 2011 du régime Kadhafi, la Libye est plongée dans le chaos avec la présence de nombreuses milices et les deux autorités rivales du GNA et de l'ANL.

La nouvelle escalade de violence intervient avant une Conférence nationale sous l'égide de l'ONU prévue du 14 au 16 avril à Ghadamès, dans le sud-ouest du pays, afin de dresser une "feuille de route" avec la tenue d'élections pour tenter de sortir le pays de l'impasse. Le visage grave, l'émissaire de l'ONU pour la Libye Ghassan Salamé a déclaré samedi que la conférence serait maintenue, malgré l'assaut lancé par le maréchal Haftar sur Tripoli.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lui appelé à un "dialogue inclusif" et "sans les échéances artificielles que certains essaient d'imposer (aux Libyens) depuis l'extérieur", sans préciser ni à quelles "échéances" il se référait, ni qui il visait dans cette déclaration.

Réunis vendredi en France, les ministres des Affaires étrangères des sept pays les plus industrialisés (G7) ont "exhorté" tous les acteurs à stopper "immédiatement" tous "les mouvements militaires vers Tripoli, qui entravent les perspectives du processus politique mené par les Nations unies". "Il n'y a pas de solution militaire au conflit libyen", ont-ils souligné.