Publié

Pas prêts à "pardonner", les Algériens maintiennent la pression dans la rue

Les femmes algériennes affirment leur présence dans le mouvement populaire contre le régime
Les femmes algériennes affirment leur présence dans le mouvement populaire contre le régime / 12h45 / 2 min. / le 6 avril 2019
Des centaines de milliers d'Algériens sont à nouveau descendus dans les rues du pays vendredi, trois jours après la démission du président Abdelaziz Bouteflika. Ils réclament toujours "la fin du système" et une refonte du paysage politique.

La mobilisation, en forme de défilé, était à nouveau massive à Alger, au moins aussi importante que celles des vendredis précédents, déjà jugées exceptionnelles.

Des centaines de personnes s'étaient réunies dès la fin de la matinée dans le centre de la capitale, pour le septième vendredi consécutif, quatre heures avant le coup d'envoi du cortège. Un slogan et un cri donnait le ton: "On ne pardonnera pas!", référence à la lettre d'adieu du chef de l'Etat, dans lequel il demande pardon à ses concitoyens.

Dans une vidéo postée sur internet, l'avocat Mustapha Bouchachi - l'une des voix de la contestation - avait appelé les Algériens à faire de vendredi "un grand jour". "La démission du président ne signifie pas qu'on a eu réellement gain de cause", avait-il prévenu.

Mobilisation partout dans le pays

D'imposants cortèges ont aussi eu lieu à Oran et Constantine, 2e et 3e villes du pays, ainsi qu'à Batna (300 km au sud-est d'Alger), selon des images de la télévision nationale.

Plusieurs médias privés ont fait état également d'une très forte mobilisation à Tizi-Ouzou, Béjaïa et Bouira, principales villes de la région de Kabylie à l'est d'Alger, ou encore à Chlef, Sétif, Tlemcen ou M'sila, notamment.

Appel à des institutions de transition

Une majorité des Algériens semblent refuser de s'en tenir à la Constitution et confier l'intérim et l'organisation des élections à des hommes incarnant le système déchu. A la place, ils appellent à la mise sur pied d'institutions de transition, à même de réformer le pays et d'organiser notamment un cadre juridique garantissant des élections libres.

agences/oang

Publié

Appel maintenant au départ des "3 B"

Les protestataires appellent au départ des "3 B", Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaiz et Noureddine Bedoui, trois hommes-clés de l'appareil mis en place par Abdelaziz Bouteflika et à qui la Constitution confie les rênes du processus d'intérim.

Président depuis plus de 16 ans du Conseil de la Nation (chambre haute), Abdelkader Bensalah est chargé de le remplacer pour trois mois à la tête de l'Etat, le temps d'organiser une présidentielle, selon la Constitution.

Tayeb Belaiz, qui fut 16 ans ministre, quasiment sans interruption, préside - pour la deuxième fois de sa carrière - le Conseil constitutionnel, chargé de contrôler la régularité du scrutin.

Le Premier ministre Noureddine Bedoui était jusqu'à sa nomination le 11 mars le très zélé ministre de l'Intérieur, "ingénieur en chef de la fraude électorale et ennemi des libertés", comme le qualifie le quotidien francophone El Watan jeudi.