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WOW Air rejoint la longue liste des compagnies aériennes en faillite

Un Airbus A321ceo de la compagnie aérienne islandaise WOW Air, en faillite le 29 mars 2019 [KEYSTONE/EPA - Mauritz Antin]
La compagnie aérienne WOW Air a fait faillite / La Matinale 5h - 6h30 / 1 min. / le 29 mars 2019
Le transporteur low-cost islandais exploitait 20 avions depuis son "hub" de Reykjavik vers des destinations européennes et nord-américaines. Il a cessé tous ses vols jeudi, laissant près de 4000 voyageurs en rade.

WOW Air avait commencé ses vols il y a sept ans et transportait plus d'un tiers des voyageurs en Islande. Jeudi, l'arrêt de ses opérations et l'annulation de tous ses vols ont bloqué près de 4000 passagers dans différents aéroports.

La compagnie à bas coûts reliait une trentaine de destinations depuis l'aéroport de Reykjavik, y compris des passagers en transit entre l'Europe (Paris, Lyon, Francfort et Milan notamment) et les Etats-Unis. Elle avait encore transporté, l'an dernier, 3,5 millions de passagers dans ses 20 appareils, des Airbus A320, A321 et A330. Ces derniers mois, la compagnie, déficitaire, avait toutefois réduit la voilure en vendant des avions et en supprimant des dizaines d'emplois.

42 millions de pertes en neuf mois

WOW Air n'avait plus aucun investisseur en vue pour espérer un redressement depuis que sa compatriote Icelandair s'était retirée des négociations en vue d'une reprise. Sur les neuf premiers mois de 2018, la compagnie avait affiché une perte avant impôts de près de 42 millions de francs.

Après Germania en février dernier, il s'agit du dernier transporteur en date à succomber aux surcapacités du secteur aérien, aux coûts élevés du carburant et à la concurrence acharnée à laquelle se livrent les compagnies low cost. Au total, une dizaine de transporteurs ont disparu l'année dernière. Et même le leader du secteur, Ryanair, connaît des difficultés.

Selon les spécialistes, l'élimination des petits acteurs va probablement continuer. Il faut donc s'attendre à une concentration du secteur aérien.

Cléa Favre/vic

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Les passagers sont les premiers lésés lors d'une faillite

Dans un message lapidaire, la compagnie a invité jeudi ses passagers laissés en rade à "vérifier les vols disponibles avec d'autres compagnies aériennes". Les défenseurs des consommateurs sont formels: les voyageurs concernés sont dans le pire cas de figure possible pour faire valoir leurs droits.

"On intervient entre un consommateur et une société encore en activité. Si on préconise l'indemnisation d'une personne et que l'entreprise a cessé son activité, forcément, les avis resteront sans effet!", explique Khalid El Wardi, secrétaire général à la Médiation du Tourisme français. Si les passagers sont passés par une agence de voyage pour réserver leur billet, en revanche, ils ont encore un espoir en s'adressant à cette dernière. Il arrive en effet qu'elle ne paye pas les compagnies en temps réel, et peut dans ce cas restituer l'argent.

Il peut exister des assurances qui couvrent les cas de faillites des compagnies, mais le plus souvent, il s'agit d'un risque exclu de la couverture des assurances conventionnelles.

>> Ecouter l'émission On en parle consacrée aux droits des passagers en cas de faillite



afp/vic