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La déchéance de nationalité pour les terroristes allemands devient possible

Ici, six citoyens allemands sont accusés d'avoir voulu rejoindre la Syrie pour s'associer au groupe Etat islamique, en avril 2017 (image d'illustration).
La déchéance de nationalité pour les terroristes allemands devient possible / Le Journal horaire / 27 sec. / le 4 mars 2019
La coalition au pouvoir en Allemagne a décidé d'instaurer la déchéance de nationalité pour les binationaux qui rejoindraient à l'avenir à l'étranger un groupe terroriste de type Etat islamique, a indiqué lundi le gouvernement.

Les partis au pouvoir en Allemagne - la droite conservatrice de la CDU/CSU et les sociaux-démocrates du SPD - sont parvenus à un accord sur ce point dimanche soir, selon plusieurs médias allemands, ce qu'a confirmé lundi le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert.

"Il est prévu d'introduire un amendement juridique pour que les Allemands de nationalités multiples, qui se battent pour une milice terroriste, perdent leur citoyenneté allemande", a précisé Eleonore Petermann, porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Pas de rétroactivité possible

Les ministères de l'Intérieur et de la Justice sont en parallèle tombés d'accord pour déchoir de leur nationalité les binationaux majeurs qui rejoindraient à l'avenir ce type de groupe. La future loi ne sera pas rétroactive.

Il ne s'agit pas de présenter les binationaux comme des "citoyens de seconde zone" mais de punir ceux qui à l'avenir se rendraient coupables d'une "participation concrète aux opérations de combat d'une milice terroriste à l'étranger", a assuré Steffen Seibert.

Plus de 1050 personnes, dont la moitié dispose de la nationalité allemande, ont gagné depuis l'Allemagne les zones qu'a contrôlées le groupe EI en Syrie et Irak.

ats/ther

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Une problématique également française et britannique

La France a tenté d'introduire cette possibilité de déchéance de nationalité pour les binationaux "nés Français" après les attentats du 13 novembre 2015. Mais François Hollande, alors chef de l'Etat, a dû renoncer faute de majorité, en mars 2016, au terme de mois de polémique.

En Grande-Bretagne, la possibilité existe. Mais le cas de Shamima Begum, une jeune femme qui avait rejoint les djihadistes du groupe Etat islamique en Syrie en 2015, a tourné ces dernières semaines à l'affrontement juridique, sa famille contestant sa déchéance de nationalité décidée par Londres.