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Syndicats et gilets jaunes ont manifesté main dans la main en France

Les gilets jaunes reçoivent le soutien des syndicats le temps d'une journée. [Keystone - AP Photo/Kamil Zihnioglu]
La CGT et les "gilets jaunes" appellent à une journée de grève / Le Journal horaire / 26 sec. / le 5 février 2019
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi partout en France, principalement à l'appel de la CGT. Les "gilets jaunes", qui jusqu'à présent avaient regardé les syndicats avec méfiance, ont aussi participé.

Les syndicats CGT et plusieurs branches de Force Ouvrière ont rejoint les manifestants en jaune pour réclamer une hausse des salaires et la justice fiscale, avec les partis d'extrême gauche la France insoumise et NPA, le Parti communiste et plusieurs associations anti-mondialistes comme Attac.

"Aujourd'hui c'est un succès qui en appelle d'autres", s'est réjoui le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, voyant dans la fermeture de la Tour Eiffel pour grève le symbole "d'une journée de réussite". Son syndicat a estimé à 300'000 le nombre de manifestants dans tout le pays.

A Paris où il a défilé, il y avait à ses côtés 30'000 personnes selon la CGT, 18'000 selon la préfecture de police et 14'000 selon le cabinet Occurrence, mandaté par un collectif de médias dont l'AFP.

Peu de débordements

Dans l'ensemble, les manifestations se sont déroulées dans le calme même si à Bordeaux quelques poubelles ont été incendiées et des boutiques taguées. La circulation a été perturbée par plusieurs manifestations CGT et "gilets jaunes" sur des ronds-points ou sur des routes en Normandie ou dans le Gard, des régions fortement mobilisées depuis le début du mouvement.

Le mouvement de grève avait débuté dans la nuit de lundi à mardi avec un blocage partiel du grand marché de Rungis et des préavis de grève avaient été déposés notamment dans la fonction publique, à la RATP ou à la SNCF. Les accès à plusieurs aéroports ont également été bloqués.

L'union après la méfiance

En novembre, le numéro un de la CGT avait refusé tout lien avec le mouvement des gilets jaunes à cause de son discours antifiscal et par crainte d'une "récupération" par l'extrême droite. Il a ensuite révisé son discours lorsque les revendications se sont élargies pour réclamer la hausse du salaire minimum ou davantage de services publics.

"Au début, il y a eu de la méfiance de part et d'autre. Petit à petit, la convergence se fait", a également admis Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac.

L'une des figures des gilets jaunes, le très controversé Eric Drouet, avait lui aussi appelé à rejoindre la journée de mobiliation.

afp/boi

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