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Appel à une enquête de l'ONU sur la situation des Ouïghours en Chine

Selon plusieurs ONG, un million de personnes seraient détenues dans des camps, en Chine. [AP Photo/Keystone - Ng Han Guan]
Des ONG demandent une enquête de l’ONU sur la situation des Ouïghours en Chine / Tout un monde / 5 min. / le 5 février 2019
Des ONG de défense des droits de l'homme ont demandé lundi la création d'une commission d'enquête de l'ONU sur la "déradicalisation" de centaines de milliers de Ouïghours du Xinjiang chinois.

L'appel est adressé particulièrement aux pays d'Europe et aux pays musulmans. Ces organisations de défense des droits de l'homme, dont Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, souhaitent que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU - dont la session annuelle s'ouvrira le 25 février à Genève - envoie une mission exploratoire internationale dans la province autonome chinoise.

Graves exactions dénoncées

Elles dénoncent l'internement et "l'endoctrinement forcé" de nombreux membres de cette communauté musulmane turcophone. "Les exactions au Xinjiang sont si graves actuellement qu'elles appellent une réaction de la communauté internationale", a déclaré à Genève le directeur exécutif de HRW, Kenneth Roth.

"L'objectif de ces internements est d'annihiler l'identité ethnique et religieuse des musulmans et de garantir leur fidélité exclusivement aux autorités chinoises, au Parti communiste et au président (...) Xi Jinping", a-t-il ajouté.

Selon les défenseurs des droits de l'homme, un million d'Ouïghours et de membres d'autres minorités musulmanes, comme les Kazakhs - soit près de 10% de la population totale du Xinjiang - sont internés dans ces camps, privés de tout droit juridique fondamental et soumis à de mauvais traitements.

Reuters/oang

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Conditions chinoises à une mission de l'ONU

La Chine, dont l'ample programme de "déradicalisation" des musulmans au Xinjiang inquiète de plus en plus la communauté internationale, a assuré le mois dernier qu'elle accueillerait des responsables de l'ONU s'ils évitaient de "s'immiscer dans les affaires intérieures" du pays.

En janvier, Pékin avait organisé pour la presse étrangère, dont Reuters, une visite dans trois camps au Xinjiang, présentés comme des centres de formation à vocation éducative.

Dans ces centres, des Ouïghours turcophones suivaient en mandarin des cours sur le danger des idées islamistes.