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Au moins trente-quatre morts dans la rupture d'un barrage minier au Brésil

Des secouristes recherchent des survivants après la rupture d'un barrage minier à Brumadinho, au Brésil. [Keystone/epa - Antonio Lacerda]
Au moins trente-quatre morts dans la rupture d'un barrage minier au Brésil / Le Journal horaire / 48 sec. / le 26 janvier 2019
La rupture d'un barrage du géant minier Vale a tué au moins trente-quatre personnes au Brésil, dans l'Etat du Minas Gerais. Avec quelque 345 personnes disparues, le bilan pourrait considérablement s'alourdir.

La rupture d'un barrage du complexe minier de Córrego do Feijão, qui en compte trois au total, a eu lieu vendredi en début d'après-midi à Brumadinho, une commune de 39'000 habitants située à 60 km au sud-ouest de Belo Horizonte, capitale du Minas Gerais.

La rupture d'un barrage minier a fait plusieurs morts au Brésil. [Keystone/epa/efe - Paulo Fonseca]

Samedi, les espoirs de retrouver les près de 350 disparus étaient minces, la pluie rendant les recherches encore plus difficiles.

La tâche est difficile pour les secouristes

Les intempéries n'empêchaient pas le ballet funèbre des hélicoptères, qui tournoyaient sans relâche dans le ciel à la recherche de survivants, mais étaient le plus souvent amenés à hisser des corps inanimés. Près de Brumadinho, sur plus de 150 mètres de large s'étend un fleuve noirâtre de boue, qui par endroits dévale la pente comme le font les rapides. Des habitants indiquent les endroits où se trouvaient des maisons.

Les secouristes ont retrouvé un autocar, destiné aux employés de Vale, totalement englouti, avec plusieurs corps sans vie à l'intérieur, qui n'ont pas pu être extraits et n'ont pas encore été comptabilisés officiellement.

Le barrage rompu avait été inspecté

Une vue aérienne de la boue et des déchets après la rupture du barrage minier à Brumadinho, au Brésil. [Keystone/epa - Antonio Lacerda]

Le barrage qui s'est rompu vendredi à Brumadinho mesurait 86 mètres de haut et avait la capacité de retenir 12 millions de mètres cubes de résidus miniers, d'après les données de l'entreprise Vale, qui assure qu'il avait été inspecté récemment.

"Aucun défaut" n'avait été constaté par TÜV SÜD, l'entreprise allemande qui avait certifié en septembre dernier la solidité du barrage.

En revanche, un ingénieur de l'université de Brasilia, spécialiste en barrages, a affirmé que le désastre était une "tragédie annoncée". Selon lui, le barrage incriminé aurait déjà donné des signes de fuite par le passé.

Un millier de soldats mobilisés

L'armée a annoncé qu'environ mille militaires avaient été mobilisés sur décision du président Bolsonaro et étaient prêts à être déployés dans la zone

Le chef de l'Etat, qui a survolé la zone à bord d'un hélicoptère militaire dans la matinée de samedi, a confié par la suite sur Twitter qu'il était difficile de contempler ce paysage sans s'émouvoir.

agences/sjaq/cv

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Les actions du groupe Vale chutent

Les actions du groupe Vale, un des plus importants au monde, également impliqué dans le désastre de 2015, chutaient de plus de 7% à la bourse de New York en milieu d'après-midi, après avoir plongé de plus de 11% après l'annonce de l'accident.

Trois ans et deux mois après Mariana

En novembre 2015, la rupture du barrage de Samarco, une copropriété de Vale et du groupe anglo-australien BHP, avait fait 19 morts et provoqué un drame écologique sans précédent au Brésil, près de Mariana, à environ 150 km de Belo Horizonte. "C'est incroyable que trois ans et deux mois après Mariana, un autre accident avec les mêmes caractéristiques ait lieu dans la même région," a déploré Greenpeace dans un communiqué.

À l'époque, des centaines de kilomètres carrés avaient été submergés par un tsunami de boue, qui avait traversé deux Etats brésiliens et s'était répandu sur 650 kilomètres jusqu'à l'océan Atlantique à travers le lit du fleuve Rio Doce, l'un des plus importants du Brésil.