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Theresa May doit "vendre" l'accord sur le Brexit aux députés et au pays

Theresa May, ce dimanche 25 novembre 2018 à Bruxelles.
Theresa May devra mettre l’opinion publique de son côté pour convaincre les députés sur le Brexit / La Matinale / 2 min. / le 26 novembre 2018
La Première ministre britannique Theresa May doit convaincre avant Noël son pays et le Parlement qu'elle a trouvé avec l'UE le "meilleur accord possible" pour le Brexit.

Theresa May réunit lundi matin son cabinet puis va rendre compte aux députés du sommet européen qui a entériné dimanche l'accord de retrait et la déclaration politique sur la future relation. Elle va réaffirmer son "absolue certitude" qu'il "n'y a pas de meilleur accord possible" et les appeler à le soutenir au nom de l'intérêt national.

>>Lire: Les dirigeants européens approuvent l'accord de divorce avec le Royaume-Uni

Un rejet de l'accord serait "un retour à la case départ" qui "ouvrirait la porte à plus de divisions et d'incertitude", avertira-t-elle, selon des extraits de son discours diffusés à l'avance.

Pas de majorité

L'accord conclu après de longues et douloureuses négociations doit être soumis au Parlement britannique pour approbation avant la fin de la session et probablement aux alentours du 10 décembre.

Or l'opposition travailliste emmenée par Jeremy Corbyn, les Brexiters purs et durs du propre camp conservateur de Theresa May et son remuant petit allié, le parti unioniste nord-irlandais DUP, clament qu'ils voteront contre, balayant ainsi sa courte majorité d'une dizaine de sièges.

La dirigeante conservatrice a reconnu devant ses interlocuteurs européens ce week-end qu'elle ne disposait pas d'une majorité au Parlement à ce stade, mais elle a fait valoir qu'elle comptait convaincre les députés de son parti en les prévenant que la moitié d'entre eux perdraient leurs sièges lors des élections législatives qui pourraient suivre un vote négatif, soulignait dimanche une source européenne.

Du côté des Brexiters, tel l'ancien chef du parti conservateur Iain Duncan Smith, interrogé dimanche sur la chaîne de télévision Sky News, il sera "très très difficile" de voter pour un texte qui a "beaucoup trop concédé à l'UE".

Même si le Parlement vote pour son accord, les ennuis de Theresa May ne sont pas finis: la cheffe du DUP Arlene Foster, qui est résolument contre en raison du statut spécial accordé à l'Irlande du Nord pour éviter une frontière physique avec la République d'Irlande, a menacé de retirer son soutien au gouvernement si l'accord passe.

>> Les précisions de Jeremy Stubbs, président du parti conservateur britannique à Paris, dans La Matinale :

L'UE et Londres étaient parvenus à un accord provisoire sur leur relation post-Brexit le 22 novembre. [Keystone - EPA/JULIEN WARNAND]Keystone - EPA/JULIEN WARNAND
Jeremy Stubbs, président du parti conservateur britannique à Paris / La Matinale / 5 min. / le 26 novembre 2018

"Lettre à la nation"

Theresa May s'est également lancée dans une opération de communication en direct avec ses concitoyens.

Elle a ainsi écrit une "lettre à la nation" aux accents solennels, publiée dimanche, qui appelle le pays à l'union nationale derrière l'accord, avec la perspective d'une "réconciliation" après des années de déchirement entre europhiles et eurosceptiques, suite au référendum de juin 2016 ayant voté le Brexit avec 52% des voix.

>>Lire: Une lettre ouverte aux Britanniques pour défendre l'accord sur le Brexit

L'accord prévoit une période de transition de 21 mois après le Brexit, fixé au 29 mars 2019, pendant laquelle quasiment rien ne change entre les deux parties et qui pourrait même être prolongée jusqu'en 2022.

Restera alors la prochaine pièce de résistance: négocier la future relation.

>> Ecouter l'interview dans l'émission Forum de René Schwok sur l'accord du Brexit :

René Schwok, professeur et directeur du Global Studies Institute (UNIGE). [RTS]RTS
Les dirigeants de l'UE approuvent l'accord du Brexit: interview de René Schwok / Forum / 8 min. / le 25 novembre 2018

afp/pym

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