Publié

"Ras le viol!": marches féministes en France, en Suisse et ailleurs

Dans plusieurs villes romandes des centaines de manifestants ont dénoncé les violences faites aux femmes
Dans plusieurs villes romandes des centaines de manifestants ont dénoncé les violences faites aux femmes / 19h30 / 1 min. / le 24 novembre 2018
Des milliers de femmes mais aussi d'hommes sont descendus dans la rue samedi à l'appel d'un collectif espérant un "raz-de-marée féministe" contre les violences sexistes et sexuelles, un an après le début de la vague #MeToo.

Des défilés dans une cinquantaine de villes en France se sont parés de violet, couleur choisie par le mouvement #NousToutes pour ces marches organisées à la veille de la journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes.

Des manifestations comparables ont eu lieu dans des métropoles européennes, notamment Rome et Athènes. "C'est la plus grosse mobilisation (féministe) qu'on ait connue en France", s'est félicitée son instigatrice, Caroline De Haas, annonçant 50'000 personnes dans les rues, dont 30'000 à Paris.

Un millier de personnes à Genève

A Genève, un millier de personnes, hommes et femmes toutes générations confondues, ont participé samedi à une marche féministe, baptisée "La rue est à nous toutes".

Le cortège est parti d'Uni Mail, dans le quartier de Plainpalais, pour rejoindre une heure plus tard la salle de spectacle de l'Alhambra, à proximité des rues commerçante du centre-ville, où une table ronde et des concerts étaient prévus.

La dimension festive du cortège et l'absence de prises de paroles n'ont pas empêché l'expression de revendications. "Mon corps = mon choix", "Ne me libère pas, je m'en charge" ou encore le dialogue fictif "'Tu pourrais dire bonjour, salope!' 'Bonjour salope!'", pouvait-on lire sur les pancartes. Des marcheurs portaient un brassard rose avec la mention "Stop aux violences envers les femmes".

Cortège aux flambeaux à Lausanne

A Lausanne, plus d'un millier de personnes, dont une majorité de femmes, ont participé à une marche nocturne, éclairée par des flambeaux et des bougies. A l'appel du collectif vaudois de la grève féministe, les manifestants se sont réunis sur la place de la Riponne avant de défiler dans le coeur de la capitale vaudoise.

Sifflet aux lèvres, pancartes sur l'épaule, ils ont crié dans la rue leur solidarité "aux femmes du monde entier". Sur les affiches, on pouvait notamment lire "No bodies are perfect", "violence contre une, violence contre toutes" ou "Nous sommes le cri de toutes ces femmes qui n'ont plus de voix".

Portant un drapeau, la présidente du Conseil d'Etat Nuria Gorrite était de la partie. Tout comme les socialistes Grégoire Junod, syndic de Lausanne, ou le député Stéphane Montangero.

La Ville a également tenu à marquer le coup. Samedi et dimanche, la place de la Navigation à Ouchy et la cheminée de Pierre-de-Plan sont ainsi illuminées en orange dans le cadre de l'initiative "Oranger le monde" qui vise à défendre et promouvoir les droits humains féminins.

Centaines de personnes à Fribourg et Neuchâtel

A Fribourg, ils étaient plus de 300, selon les organisateurs, à avoir répondu à l'appel du Collectif fribourgeois pour une grève des femmes/grève féministe en 2019. Ce dernier regroupe des syndicats, des associations, des partis politiques et des institutions.

Du côté de Neuchâtel, plus de 250 personnes se sont retrouvées dans la zone piétonne. Les participants ont défilé en silence et réclamé des espaces et des lieux de vie sans violence ni harcèlement, indiquent les organisateurs.

>> Hannah Schlaepfer: "après la vague Me Too, le mouvement "nous toutes" prend une certaine ampleur en Suisse romande" :

Hannah Schlaepfer : "après la vague Me Too, le mouvement "nous toutes" prend une certaine ampleur en Suisse romande"
Hannah Schlaepfer : "après la vague Me Too, le mouvement "nous toutes" prend une certaine ampleur en Suisse romande" / 19h30 / 1 min. / le 24 novembre 2018

agences/yor

Publié

Une personne tuée toutes les deux semaines

En Suisse, la violence domestique tue une personne toutes les deux semaines, le plus souvent une femme. Et chaque jour, onze personnes, dont neuf femmes ou jeunes filles, subissent des atteintes d'ordre sexuel, rappelait à la mi-novembre le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes (BFEG).