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Quelques conseils pour réduire efficacement nos émissions de CO2

Manger moins de viande ou abandonner sa voiture a un impact significatif sur les émissions de CO2
Manger moins de viande ou abandonner sa voiture a un impact significatif sur les émissions de CO2 / 19h30 / 2 min. / le 11 octobre 2018
Remplacer les ampoules incandescentes par des LED, réduire sa consommation de viande ou envoyer sa voiture à la casse. Tous les efforts entrepris pour réduire notre empreinte carbone n'ont pas le même impact.

Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, il faut faire décliner les émissions de CO2 bien avant 2030 et fortement, ont alerté lundi les experts climat de l'ONU (GIEC) dans leur rapport spécial. L'Office fédéral de l'environnement a d'ores et déjà annoncé qu'il pourrait réviser les objectifs qu'il s'était fixés dans le cadre de l'Accord de Paris pour réduire plus drastiquement les émissions de CO2 en Suisse.

En attendant que des mesures politiques soient prises, que peut-on faire, en tant qu'individu et consommateur, pour limiter notre empreinte carbone?

14 tonnes de CO2 par personne

Chaque personne en Suisse émet en moyenne 14 tonnes d'équivalent CO2 (éq-CO2 ou CO2) par année. Si à travers le monde on consommait autant qu'en Suisse, l'utilisation des ressources nécessiteraient trois planètes, a affirmé dans un rapport l'Office fédéral de l'environnement.

Sur ces 14 tonnes, seuls 40% des gaz à effet de serre sont émis dans le pays. C'est donc à l'étranger que la consommation des Suisses impacte le plus.

Peut-on se permettre d'emprunter sa voiture pour se rendre au travail en sachant que l'on a arrêté d'utiliser son sèche-linge au profit d'un étendoir?

Réponse avec cinq exemples concrets:

Etendre son linge: 0,02%

Si le Suisse moyen, qui émet 14 tonnes de CO2 par an, arrêtait d'utiliser son sèche-linge pour étendre ses vêtements mouillés à l'air libre, il réduirait son emprunte de 4 kg par an.

Toute réduction d'émission de gaz à effet de serre est bonne à prendre, mais cet effort n'est proportionnellement pas très payant, puisqu'il ne diminue son impact que de 0,02%.

"En Suisse le facteur d'émission de CO2 pour l'électricité est très bas, avec 29,8 g/kWh", précise Denise Fussen, de la société EBP, qui a effectué ces écobilans.

Consommer 300 gr. de viande par semaine: 3,45%

Selon Pro Viande, chaque Suisse a consommé en moyenne 51 kg de viande en 2016, soit 980 grammes par semaine. En réduisant sa consommation à 300 grammes de boeuf hebdomadaire, soit environ deux steaks par semaine, le Suisse moyen réduirait ses émissions de CO2 de 484 kg par année, soit de 3,45%.

Manger du poulet plutôt que du boeuf a un impact moins lourd sur les émissions de CO2. Ainsi, une réduction d'un kilo à 300 grammes de poulet par semaine réduirait l'émission de CO2 du Suisse moyen de 127 kg de CO2 par an (-0,9%).

Les animaux agricoles en Suisse ont émis plus de 3,3 millions de tonnes d'éq-CO2, pour la seule année 2016. Cela représente plus de la moitié du CO2 émis par le secteur agricole (5,96 millions de tonnes). Le reste provient des sols et de l'utilisation d'engrais de ferme.

Remplacer 5000 km de voiture par le train: 16%

Chaque résidant en Suisse parcourt en moyenne 8730 kilomètres par an en voiture, selon l'Office fédéral de la statistique, se basant sur des chiffres de 2015. En parcourant par exemple les 20 km qui séparent la maison du lieu de travail en train plutôt qu'en voiture (soit environ 5000 km/an), on réduirait nos émissions de 1,7 tonne par personne, soit de 12%.

En bannissant toute utilisation de la voiture à essence, l'ex-conducteur pourrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 2,2 tonnes, soit de 16%.

A noter que le transport routier est la plus grande source d'émission de gaz à effet de serre en Suisse (sans compter les émissions grises importées). Selon l'Office fédéral de l'environnement, sur un total de 53,5 millions de tonnes d'équivalents CO2 émis en Suisse en 2016, quelque 28% proviennent des routes.

Les voitures de tourisme émettent 77% du CO2 qui se dégage des routes, suivies par les camions (12%), puis les camionnettes (7%).

Derrière la route suivent les ménages, qui émettent 17% du CO2 en Suisse et l'agriculture (11%).

Renoncer à prendre l'avion: 27,36%

En renonçant à deux semaines de vacances à Mykonos, en Grèce, et à un week-end à Barcelone, le Suisse moyen réduirait son empreinte carbone de manière importante. En optant pour un séjour en bord de plage près de Naples (en train), et un week-end dans les Grisons (en train), il réduirait ses émissions de gaz à effet de serre de 1,042 tonne. Soit une réduction de 7,45%.

Mais ce sont les vols longs courriers qui émettent le plus de gaz. Et selon Pierrette Rey, porte-parole du WWF, les Suisses parcourent en moyenne plus de 9000 km par an en avion.

Ainsi, si notre Suisse moyen renonçait à des vacances non pas à Mykonos, mais à Phuket, en Thaïlande, il réduirait ainsi ses émissions de CO2 de 3,8 tonnes. Soit de 27,36%.

Remplacer son chauffage à mazout par une pompe à chaleur: 7,6%

En remplaçant son chauffage à mazout par une pompe à chaleur dans une maison individuelle moyenne, on peut réduire ses émissions de CO2 de plus d'une tonne, selon EBP. Pour le Suisse moyen, qui émet 14 tonnes par an, cela représenterait une baisse de 7,6%.

En Suisse, l'énergie consommée dans les ménages représente une part importante de notre emprunte carbone. C'est même la deuxième source d'émissions de CO2 (émissions grise importées mise à part), avec 8,87 millions de tonnes de CO2 émis en 2016. Un chiffre toutefois à la baisse depuis les années 1990 (11,79 millions de tonnes).

>> A voir en vidéo :

Conseils pour reduire vos emissions de CO2
Conseils pour réduire vos émissions de CO2 / L'actu en vidéo / 53 sec. / le 11 octobre 2018

"Faire moins d'enfants pour sauver la planète"

Une étude de la revue scientifique Environmental Research Letters affirme qu'avoir un enfant de moins représente la meilleure façon de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle permettrait d'éviter l'émission de 58,6 tonnes de CO2 par an.

Cette étude, publiée en 2017 et reprise lundi par l'AFP, a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux.

>> A relire : Faire moins d'enfants pour sauver la planète, solution ou provocation?

Feriel Mestiri

Sujet TV: Delphine Giannora

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