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Le patron de la Bourse suisse appelle la BNS à lancer une cryptomonnaie

Le président de SIX, Romeo Lacher, "n'aime pas le cash". [Keystone - Thomas Delley]
Le patron de la Bourse suisse appelle la BNS à lancer une cryptomonnaie / Le 12h30 / 1 min. / le 26 février 2018
Dans une interview lundi au Financial Times, le président du groupe SIX, qui gère la Bourse suisse, appelle la BNS à lancer une monnaie virtuelle. Ses propos tranchent avec l'attentisme affiché par le patron de la banque nationale.

Une cryptomonnaie émise par la Banque nationale suisse créerait de nombreuses synergies et serait bonne pour l'économie suisse, estime Romeo Lacher dans le quotidien financier britannique. Elle permettrait de soutenir le commerce local en dopant le recours aux paiements électroniques.

La Suisse veut être une "crypto nation"

Le président du groupe SIX, qui avoue ne pas aimer le cash, rappelle que la Suisse se profile comme principale plate-forme mondiale des monnaies digitales et des outils qui les soutiennent. "Nous voulons être une crypto nation", a déclaré récemment le ministre de l'Economie Johann Schneider-Ammann.

C'est en effet en Suisse et aux Etats-Unis que le volume des levées de fonds basées sur la technologie blockchain est le plus important. C'est aussi une fondation suisse qui a géré le lancement de l'ethereum, deuxième cryptomonnaie mondiale derrière le bitcoin.

Un marché qu'il faut mieux contrôler

Reste que le marché des monnaies virtuelles est aujourd'hui très volatile. C'est même "le Far West", affirme Romeo Lacher, car il est concentré dans les mains de quelques acteurs privés. C'est à ce niveau-là que les banques centrales pourraient jouer un rôle: émettre leur propre crypto-monnaie pour mieux contrôler ces instruments financiers.

Sollicitée par le Financial Times, la Banque nationale suisse a réitéré sa position plutôt conservatrice, estimant qu'une monnaie virtuelle estampillée BNS n'était pas nécessaire pour l'instant. Les paiements cash et électroniques cohabitent très bien en Suisse, estime-t-elle.

Encore peu de cryptomonnaies étatiques

Les exemples de cryptomonnaies étatiques sont encore rares pour l'instant, mais cela ne signifie pas que le sujet n'intéresse pas les banques centrales: il ne se passe pas une semaine sans que l'un de leurs présidents, de Francfort à Tokyo, ne s'exprime. Et c'est le plus souvent pour évoquer ses craintes voire ses réticences à créer une telle monnaie.

Pourtant, la banque centrale de Suède devrait introduire prochainement la e-krona (e-couronne). D'autres y viendront certainement aussi, a déclaré récemment le président d'UBS Axel Weber, ancien banquier central allemand.

Olivier Schorderet/oang

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