Un nouveau rapport dénonce la montée des inégalités dans le monde
Selon le rapport piloté notamment par Lucas Chancel et Thomas Piketty, la divergence est "extrême entre l'Europe de l'Ouest et les États-Unis, qui avaient des niveaux d'inégalité comparables en 1980, mais se trouvent aujourd'hui dans des situations radicalement différentes".
L'Europe plus égalitaire
En 1980, la part du revenu national revenant aux 50% de contribuables les plus pauvres était proche: 24% en Europe de l'Ouest et 21% aux Etats-Unis. Depuis, ce taux s'est stabilisé à 22% côté européen, alors qu'il est tombé à 13% outre-Atlantique.
Un phénomène qui s'explique selon Thomas Piketty, par "l'effondrement des plus bas revenus" aux Etats-Unis, mais aussi par "une inégalité considérable en matière d'éducation" et "une fiscalité de moins en moins progressive" dans ce pays. "Cela montre que les politiques publiques ont un fort impact sur les inégalités", ajoute-t-il.
En Europe la part de la richesse détenue par les 10% les plus riches était de 37% en 2016. La Suisse fait partie des pays plutôt égalitaires.
Part de la richesse détenue par les 10% les plus riches
jc avec les agences
La classe moyenne mondiale est la grande perdante
Entre 1980 et 2016, les 1% les plus riches ont capté 27% de la croissance mondiale. Les 50% les plus pauvres n'ont capté pour leur part que 12% des richesses créées, mais ont vu leur revenu augmenter significativement. Ce qui n'a pas été le cas des individus situés entre ces deux catégories, dont "la croissance du revenu a été faible".
Dans leur rapport, les auteurs anticipent une nouvelle hausse d'ici 2050, sur la base des tendances actuelles. La part de patrimoine des plus riches passerait ainsi de 33% à 39%, tandis que "la classe moyenne mondiale" verrait sa part de patrimoine "comprimée", de 29% à 27%.
Le Brésil est le plus inégalitaire
En 2016, le podium des régions et pays les plus inégalitaires était formé par le Brésil (55% du revenu national détenu par les 10% les plus aisés), l'Inde (55%) et le Moyen-Orient (61%), qui dessine selon les auteurs un "horizon d'inégalités" à l'échelle mondiale.