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Peut-on demander à payer moins cher son café "tout nu" au restaurant?

Le café sans crème ni sucre doit-il être moins cher? [fotolia - zeremskimilan]
Le café tout nu doit-il être moins cher? / On en parle / 6 min. / le 27 novembre 2017
Peut-on demander une réduction si l'on commande un café sans sucre ni crème? Alors que le prix de la tasse de café augmente chaque année en Suisse, certains consommateurs se posent la question.

Isabelle, une auditrice de l'émission On en parle, est amatrice de café noir et bien serré. Elle n'hésite donc pas à demander une réduction dans les restaurants où elle se rend, arguant qu'elle n'utilise ni le sucre, ni la crème qu'on lui apporte. Certains restaurateurs acceptent sa demande, d'autres pas. Elle plaide pour "une option sur la caisse enregistreuse", proposant un café "tout nu" et moins cher.

Interrogé, le président de l'association vaudoise des cafetiers, restaurateurs et hôteliers GastroVaud Gilles Meystre n'est pas surpris par cette demande. "On nous pose régulièrement cette question (...) Mais dans un marché libre, chaque entrepreneur peut fixer ses prix comme il le souhaite. Et chaque consommateur peut privilégier un restaurateur, si la pratique d'un autre ne lui convient pas", répond-il, assurant que "le statu quo est préférable".

Plusieurs services pas facturés

Il rappelle que plusieurs services ne sont pas facturés lorsque l'on consomme une boisson dans un établissement public. "Le journal qui accompagne le café, l'utilisation des WC, la paille dans le sirop d'un enfant...", énumère-t-il.

Isabelle, de son côté, estime la réduction qu'elle demande à "30 centimes pour le sachet de sucre et le godet de crème". Or, selon les calculs de On en parle, il serait plus juste de la rapporter à 6 à 15 centimes, sachant que le pot de crème est facturé 5 centimes pièce au cafetier, et le sachet de sucre entre 1 et 10 centimes selon s'il a un motif imprimé.

Hausse constante du prix

"Il y a déjà la guerre du prix du café, avec la concurrence des machines qui sont dans tous les bureaux, les stations-service qui bradent le café.... On va moins le boire au restaurant à la pause. On a d'ailleurs moins de temps...", estime Gilles Meystre. Pour lui, "c'est au marché de s'adapter".

Il faut dire que le prix du café est en augmentation depuis une vingtaine d'années en Suisse. Le prix d'une tasse de café est en moyenne de 4 francs 24 en 2016, soit un centime de plus que l'année précédente, selon les chiffres de l'association CafetierSuisse, qui se base sur 350 établissements en Suisse alémanique. Cette même tasse coûtait 4 francs 10 en 2012, 3 francs 70 en 2007, et même 2 francs 40 en 1990.

jvia, avec On en parle

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Pas de statistique romande

En Suisse romande, aucune statistique n'est disponible. Les sections romandes de Gastrosuisse ne font pas ce type d'étude, en raison de disparités trop importantes selon les cantons.

Il existe pourtant des fourchettes de prix indicatifs proposées aux membres des différentes sections de Gastrosuisse, qui montrent que le "petit noir" est un peu moins onéreux en Suisse romande: entre 3 francs 60 et 4 francs 40 l'an dernier dans un établissement vaudois, par exemple, pour un café nature, crème ou décafféiné. Entre 3 francs 80 et 4 francs 20 dans le canton de Fribourg, et autour de 3 francs 50 à Genève.

D'ailleurs, selon un responsable cantonal interrogé par la RTS, le montant de quatre francs demeure une barrière psychologique que les cafetiers restaurateurs hésitent à franchir.

Les précisions d'Olivier Schorderet dans le 12h30 de La Première: