Aller tous les jours au travail pour seulement s'asseoir et ne rien faire peut rendre malade, constate Nada Endrissat, chargée de cours à la HES bernoise, qui a réalisé plusieurs recherches sur la thématique.
Des recherches en entreprise ont démontré que ni la monotonie ni la routine ne mènent à l'ennui, mais que celui-ci est plutôt dû à une sous-utilisation des compétences, un niveau d'exigence erroné, un manque de reconnaissance ou un manque de défi professionnel.
Stratégies de dissimulation
Le plus important facteur de stress dans l'ennui au travail est lié à sa dissimulation. "L'ennui est extrêmement tabou et en parler demande du courage", explique le psychologue Andi Zemp, interrogé par l'ats.
Pour cacher leur ennui, les employés ont recours à un certain nombre de stratégies, par exemple faire durer une tâche le plus longtemps possible, feindre le travail ou prétendre des "pseudo-burnout". Dans tous les cas, ces stratégies aggravent le problème plutôt que de le résoudre.
ats/boi
Quelles solutions?
Alors que beaucoup d'employés font face au "bore-out" en essayant de temporiser, cette stratégie est jugée non adaptée par les spécialistes. Notamment pour les plus âgés qui tentent ainsi d'attendre jusqu'à la retraite.
Un changement de travail ou une réduction de la pension devrait être privilégiés pour régler la situation.
Il est en outre important de ne pas seulement chercher du sens au travail, mais aussi par exemple dans les loisirs.
Et plutôt que de dissimuler le problème, il serait préférable d'en discuter ouvertement, même avec son supérieur.
Un coût de centaines de milliards
L'ennui au travail coûte au final des sommes astronomiques. Aux Etats-Unis, certaines estimations chiffrent le coût du "bore-out" à 720 milliards de francs. En Allemagne, ce montant atteint 140 milliards. Aucun chiffre n'est disponible en Suisse.