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Avec 86 milliards, les recettes des cantons n'ont jamais été aussi élevées

Taux d'intérêt négatifs: les explications de Nicolas Rossé
Taux d'intérêt négatifs: les explications de Nicolas Rossé / 19h30 / 1 min. / le 14 octobre 2016
Les recettes des cantons suisses se montent à 86 milliards de francs pour 2015, du jamais vu. Un chiffre qui a presque doublé en 20 ans et qui est allé de pair avec une forte baisse des taux.

La baisse des taux profite à tous les cantons, même si seulement une minorité a pu emprunter à des taux négatifs, notamment Genève et Berne.

Pour tous les cantons, le coût de la dette a fortement diminué. Fribourg, par exemple, payait plus de 6% d’intérêts annuels à la fin des années 1990 contre un peu plus de 1% aujourd'hui.

Dans le Jura, le coût de la dette est passé en quelques années de 20 millions à moins de 8 millions. Neuchâtel a lui réduit la charge de sa dette d'un tiers en 10 ans.

Même Genève, un des seuls cantons suisses qui n’a pas réussi à diminuer sa dette, doit aujourd'hui beaucoup moins verser au titre des intérêts de la dette. Avec la baisse des taux, le poids de la dette genevoise a été divisé par deux en 15 ans, ceci représente 200 millions d’économies par année pour le canton.

Le champion? Vaud qui a divisé le coût de sa dette par douze depuis 2004, passant de 246 millions d’intérêts par année à près de 20 millions.

Une baisse spectaculaire qui ne s’explique pas seulement par la baisse des taux. Vaud a aussi massivement réduit sa dette qui est passée en une douzaine d’années de 8,6 milliards de francs à près d’un milliard.

Recettes fiscales, la fin de l’euphorie

La baisse des taux n’a pas été la seule bonne nouvelle financière pour les cantons, puisque tous ont vu leurs recettes fiscales exploser ces dernières années. Celles-ci frôlent les 86 milliards en 2015; jamais les cantons n’ont eu autant d’argent pour équilibrer leurs budgets.

En moyenne, les collectivités publiques suisses ont vu leurs recettes doubler en 20 ans. Seule ombre au tableau: depuis 2 ans, les recettes ne progressent plus aussi fortement.

Ainsi, Genève et Neuchâtel ont atteint leur pic de recettes fiscales en 2014, Fribourg, Valais et le Jura l’an dernier. Pour Vaud, ce sera en 2016 que le canton encaissera les plus fortes rentrées fiscales de son histoire.

Explosion des dépenses

Malgré cette situation exceptionnelle, beaucoup de cantons ont de la peine à équilibrer les budgets de ces prochaines années, car leurs dépenses ont suivi l’évolution de leurs recettes.

Aujourd'hui, gauche et droite s’affrontent: les partis de droite estimant généralement que les cantons ont été insouciants en faisant exploser leurs dépenses. Alors que du côté de la gauche, on estime que les cantons sont victimes de la stagnation des recettes.

Nicolas Rossé

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