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Monsieur Prix critique des soins trop chers pour une qualité moyenne

Stefan Meierhans, préposé fédéral à la surveillance des prix. [Keystone - Lukas Lehmann]
Interview de Stefan Meierhans / Le Journal du matin / 1 min. / le 26 août 2016
En comparaison internationale, la qualité des soins hospitaliers en Suisse n'est que moyenne, alors que les coûts de la santé sont parmi les plus élevés. Pour Monsieur Prix, le rapport qualité-prix doit nettement s'améliorer.

Les études comparatives basées sur les réponses des patients étant trop subjectives, Stefan Meierhans, préposé fédéral à la surveillance des prix, s'est basé sur des données objectives de mortalité.

Celles de l'OCDE partent de cas précis et mesurables, comme par exemple des taux de mortalité correspondant à la part de patients de plus de 45 ans admis à l'hôpital pour un infarctus aigu du myocarde et décédés dans les 30 jours suivants.

Un faible taux de mortalité atteste d'une bonne qualité des soins, écrit Monsieur Prix dans un rapport rendu public jeudi. Sur la base des données de l'année 2013, la Suisse se situe en milieu de classement par rapport aux autres pays. Elle présente des résultats similaires pour d'autres maladies et d'autres indicateurs, par exemple les complications post-opératoires.

La Suisse, deuxième plus chère

S'agissant des coûts de la santé, la comparaison est plus évidente et la situation suisse ne constitue pas une surprise. La Suisse figure à la deuxième place du classement des pays de l'OCDE, derrière les Etats-Unis.

Cette situation vaut tant pour les dépenses de santé par habitant que pour la croissance des dépenses par habitant ou la part des dépenses dans le PIB.

Les importants coûts hospitaliers ne peuvent donc pas être directement justifiés par une grande qualité des soins, selon Monsieur Prix.

ats/fme

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Le nouveau système tarifaire n'a pas répondu aux attentes

Le nouveau système de financement hospitalier en vigueur depuis début 2012, le SwissDRG, basé sur la facturation à la prestation, n'a pas répondu aux attentes, selon Monsieur Prix.

Il devait non seulement renforcer la concurrence des prix et rendre plus transparents le décompte et le calcul des coûts, mais aussi améliorer la qualité des prestations médicales.

Or les récentes études n'ont pas montré une influence sensible de ce nouveau système sur la qualité. Une étude de santésuisse, une des faîtières des assureurs maladie a du reste montré en 2014 que les coûts de la santé avaient augmenté depuis l'introduction du système (DRG) des forfaits par cas, tandis que la santé financière des hôpitaux s'est améliorée.

Améliorer les évaluations de qualité

Pour le surveillant des prix, il est important de mesurer la qualité. Les critiques à l'encontre des sites internet existants montrent que les évaluations de la qualité ne sont pas encore optimales et devraient être améliorées.

De même que pour la qualité des soins, il existe un potentiel d'amélioration dans les mesures de qualité. Monsieur Prix recommande dès lors de rendre rapidement obligatoire pour tous les hôpitaux et cabinets médicaux la participation aux évaluations de qualité.