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"Je suis un peu étonné par le côté émotionnel" autour de Swiss

Lorenzo Stoll. [Swiss]
Le directeur romand de Swiss s'exprime sur un possible abandon de Cointrin / Forum / 9 min. / le 22 août 2016
Alors que Swiss pourrait à nouveau se désengager de l'aéroport de Genève si la rentabilité n'était pas atteinte, son directeur romand analyse les réactions et assure que tout sera fait pour s'y maintenir.

Le groupe allemand Lufthansa, propriétaire de Swiss, étudie la possibilité de remplacer la compagnie par sa filiale à bas coûts Eurowings si les liaisons actuelles au départ de Genève ne parviennent pas à être rentables d'ici 2018.

Il était pourtant question il y a encore deux mois de resserrer davantage les liens entre la compagnie et Cointrin, comme l'indiquait le conseiller d'Etat Pierre Maudet dimanche à la RTS.

Directeur de Swiss pour la Suisse romande, Lorenzo Stoll assure lundi dans l'émission Forum qu'il "ne s'est rien passé de spécial depuis". Il rappelle que la compagnie a dû mettre en place un nouveau plan pour relancer Genève ("Geneva reloaded"), compte tenu du contexte qui a changé depuis le premier entre 2012 et 2013.

Nécessité d'un plan B

"On a présenté ce nouveau plan à la direction générale à Francfort. Il a été approuvé par le groupe, mais Lufthansa doit avoir un plan B au cas où le plan A ne fonctionne pas, et le groupe a demandé une étude de faisabilité à Eurowings au cas où le plan A ne se passerait pas bien", explique Lorenzo Stoll. "Mais aucune décision n'a encore été prise", insiste-t-il, assurant que la priorité de Swiss et de Lufthansa est la réalisation du plan "Geneva reloaded". "En ce qui me concerne, je suis serein quant à la possibilité de réaliser ce plan."

"Le privilège de faire voler le drapeau suisse"

"Je suis un peu étonné par le côté émotionnel" autour de la compagnie Swiss, souligne au passage le directeur romand. Mais "je ne suis pas surpris que les Suisses soient attachés à leur compagnie nationale. Nous sommes une compagnie aérienne basée en Suisse, avec une autorisation d'exploitation suisse, 70% de nos collaborateurs sont de nationalité suisse et on a le privilège de faire voler le drapeau suisse à travers le monde. C'est comme ça que je comprends le terme de 'compagnie nationale'. Dans le monde de l'aéronautique aujourd'hui, il n'y a plus de compagnies propriétés des Etats", rappelle-t-il en évoquant l'époque de Swissair.

oang

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En quête de rentabilité à Genève

Dans le cadre de son plan Geneva reloaded, Swiss va baser huit nouveaux avions Bombardier C-Series à Genève en avril prochain. Cet appareil de dernière génération permettra de réduire les coûts de fonctionnement.

"Si on avait un plan pour ne rien faire, on n'investirait pas plusieurs centaines de millions dans de nouveaux appareils", souligne Lorenzo Stoll

La compagnie compte également sur une restructuration de son réseau à partir de Genève pour assurer une meilleure pénétration dans le marché.

Après être passée de 13 à 42 destinations ces dernières années, elle va resserrer ce nombre de destinations mais augmenter en revanche le nombre de vols par destination.