Les professionnels de l'aviation ont depuis longtemps tiré la sonnette d'alarme sur une pénurie de pilotes de ligne, due à la cherté de la formation: au total, 135'000 francs, relève Le Matin Dimanche.
Sur ce total, l'élève pilote devait avancer de sa poche 10'000 francs. La compagnie Swiss lui prêtait sans intérêt 75'000 francs, à rembourser directement durant les premières années d'engagement. Les 50'000 francs manquants étaient payés par la compagnie formatrice, mais ils restent désormais dans les coffres de la filiale de Lufthansa.
Depuis le 1er janvier, la Confédération finance les cours à raison de 64'500 francs et les élèves reçoivent 22'500 francs de subsides cantonaux. Les 48'000 francs manquants sont payés par le futur pilote sous forme de prêt sans intérêt octroyé par Swiss.
fme
Modèle "légitime" selon Swiss
Selon le Conseil fédéral, "ces subventions ne devraient pas servir à alléger la charge financière de l'employeur". D'autant que la compagnie a atteint l'an dernier son troisième meilleur résultat financier depuis sa création.
La compagnie considère au contraire que son modèle est légitime: "Swiss est d'accord de continuer à avancer le solde nécessaire à des conditions privilégiées, sans intérêt, ce qui représente aussi une forme de participation", écrit le journal dominical.
Le porte-parole de l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC), Urs Holderegger, a affirmé au Matin Dimanche être au courant du modèle de financement pratiqué par Swiss, mais ne voit guère de nécessité de faire pression: "Swiss peut décider de façon autonome comment elle entend soutenir ses futurs pilotes", a-t-il dit.