Le secret bancaire est une voie sans issue selon les employés de banque
Maintenir le secret bancaire est une voie sans issue, selon Peter-René Wyder, président central de l'ASEB. Concernant la transmission de données d'employés de banque, leur association, qui n'a pas obtenu grand-chose pour le moment, craint que cela continue. "La situation actuelle exige une rupture avec le passé", a déclaré lundi devant la presse à Berne Peter-René Wyder.
Si les banques suisses continuent à se lamenter, elles vont perdre à l'avenir des segments de marché à l'étranger et contribuer à ce que des employés quittent leur établissement et avec eux un savoir-faire important, a-t-il ajouté.
Peter-René Wyder a relevé que même les banquiers privés ne s'opposent plus catégoriquement à l'échange automatique de données. Il craint que les discussions sur les conflits fiscaux deviennent de plus en plus agressives, y compris pour les employés de banques, ce qui pourrait conduire certains établissements à transmettre de de nouvelles données personnelles à l'étranger et serait "intolérable".
Etre traité comme un partenaire
L'Association suisse des employés de banque (ASEB) est frustrée dans ce dossier. "On a juste obtenu que les employés concernés ne soient pas discriminés à l'embauche mais pas qu'ils soient indemnisés", a ajouté Denise Chervet, secrétaire centrale de l'ASEB.
"La crainte, c'est que cela continue", a déclaré Denise Chervet. On attend des autorités politiques d'être traité comme un partenaire et on a demandé à faire partie de la task force, a-t-elle précisé.
Aucun accord global entre partenaires sociaux n'a pu être trouvé sur le sujet. Le partenariat social ne fonctionne pas "quand tout le monde ne vient pas à la table des discussions et que chacun fait sa cuisine dans son coin", a noté Jean Christophe Schwaab, président romand de l'ASEB et conseiller national (PS/VD).
ats/olhor
Restructurations bancaires à justifier
Dans tous les cas, des alternatives aux licenciements doivent être examinées avec les partenaires sociaux. Avec 11 millions d'heures supplémentaires non compensées, les banques enregistrent un record. Cela correspond à environ 5800 places de travail.
Les banques occupent actuellement 10'000 collaborateurs de moins qu'il y a cinq ans et des suppressions d'emplois supplémentaires ont déjà été annoncées.
Fin 2012, il y avait 4253 employés au chômage, un nombre en progression constante, note Peter-René Wyder. Interrogé sur le résultat des négociations salariales, Denise Chervet a confié que ce "n'était pas un succès".
Seules quelques banques ont augmenté les salaires en 2013 de 0,5%. La majorité du comité de l'ASEB soutient l'initiative Minder contre les salaires abusifs soumise en votation le 3 mars. Comme l'a expliqué M. Wyder, l'association ne participe toutefois pas au comité de soutien.