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Premiers pas en bourse mitigés pour Facebook

Le logo de Facebook apparaît sur un écran de Time Square à New York. [AFP - EMMANUEL DUNAND]
Le logo de Facebook apparaît sur un écran de Time Square à New York. - [AFP - EMMANUEL DUNAND]
L'entrée en bourse de Facebook a été décevante, l'action du réseau social a fini la journée pratiquement à son cours d'introduction. Plus tôt dans la journée, Mark Zuckerberg avait sonné la cloche d'ouverture du marché boursier Nasdaq.

L'entrée en Bourse très tapageuse du réseau social sur internet Facebook s'est terminée vendredi sur une déception, l'action arrachant une hausse de moins de 1% par rapport à son cours de clôture, à 38,37 dollars.

Des problèmes techniques avaient retardé la première cotation de Facebook. Les titres du réseau social Facebook ont commencé à s'échanger sur le marché électronique Nasdaq vendredi sous le sigle FB juste après 17h30 alors que le début de la cotation était originellement prévu à 17h00.

"L'IPO de Facebook n'a pas reçu le coup de pouce déclencheur que tout le monde attendait et certainement ses débuts ont été moins impressionnants" que prévu "et cela n'a pas aidé le marché à terminer sa plus mauvaise semaine de l'année", a commenté Peter Cardillo, de Rockell Global Capital.

Après avoir décollé de près de 18% en tout début de séance, le titre de Facebook a oscillé à plusieurs reprises près de son cours d'introduction de 38 dollars, sans jamais tomber sous ce seuil.

La Bourse de New York a quant à elle fini en nette baisse, à son plus bas depuis début janvier: le Dow Jones a cédé 0,59% et le Nasdaq 1,24%.

Zuckerberg a sonné la cloche d'ouverture du Nasdaq

Plus tôt dans la journée, le jeune patron fondateur de Facebook Mark Zuckerberg avait sonné la cloche d'ouverture du marché boursier Nasdaq, entouré de ses plus proches collaborateurs.

Mark Zuckerberg fondateur de Facebook [Paul Sakuma keystone]

L'entreprise qui a vu le jour il y a huit ans a cédé 180 millions d'actions, ce qui lui permet de récolter 6,84 milliards de dollars (6,45 milliards de francs). Le solde, soit 57% de l'offre, a été cédé par des actionnaires existants, pour une opération totale de quelque 16,02 milliards de dollars (15,1 milliards de francs).

Une des plus grosses entrées en Bourse

Il s'agit de la plus grosse entrée en Bourse pour une valeur internet. C'est aussi la deuxième plus importante pour une entreprise américaine tous secteurs confondus. Cette entrée en Bourse est au second rang aux Etats-Unis derrière Visa, mais devant General Motors, selon le cabinet Renaissance Capital qui ne comptabilise que les offres initiales d'actions ordinaires.

De nombreux analystes mettaient en garde contre tout emballement pour Facebook: sa croissance du chiffre d'affaires est en décélération alors qu'il est en phase d'investissements intenses. Ils soulignent aussi que Facebook peine à monétiser la migration du trafic Internet sur les appareils portables. L'opération a de quoi donner le tournis: la valorisation de Facebook dépasse aisément celle du groupe de médias Disney (80 milliards de dollars) presque centenaire. Même s'il reste en retrait derrière l'autre géant de l'internet, Google.

Pour Virginie Lazès, directrice associée à la banque d'affaires Bryan Garnier, "finalement cette entrée en Bourse ne sert à rien. Elle sert juste à acter le fait que Facebook se considère comme le leader incontournable d'Internet des cinq prochaines années". De fait ce n'est pas par besoin de liquidités que Facebook fait appel au marché: le site au chiffre d'affaires annuel (2011) de 3,7 milliards de dollars pour un bénéfice net de 668 millions de dollars compte déjà 4 milliards de dollars de liquidités.

agences/cab/mre

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Un nouveau modèle économique

Facebook est déjà une locomotive économique qui a débouché sur la création de tout un secteur d'entreprises actives dans "l'internet social", mais son impact réel reste sujet à débat.

Des dizaines de "startups" et des milliers d'applications ont été conçues dans le but principal de s'adresser aux quelque 900 millions d'internautes qui utilisent régulièrement Facebook.

Une étude publiée l'an dernier par l'Université du Maryland a ainsi conclu que "l'économie des applis Facebook" avait créé au moins 182'000 emplois et injecté dans l'économie américaine plus de 12,19 milliards de dollars.

La société californienne n'emploie elle-même qu'environ 3500 personnes, mais elle a engendré des sociétés comme Zynga, l'éditeur de jeux qui emploie plus de 2000 personnes et s'est lancé en Bourse il y a un an.

En janvier, une étude du cabinet de stratégie Deloitte a conclu à un "impact économique" de Facebook dans l'Union européenne de 15,1 milliards d'euros et environ 232'000 emplois.

Mais il est plus difficile de calculer la valeur économique de Facebook que celle d'Apple par exemple, qui fabrique des objets et gère des magasins, en plus de distribuer des biens numériques.

Plus de 900 millions d'amis

Facebook comptait un million d'utilisateurs fin 2004, année de son lancement dans une simple chambre d'étudiant par Mark Zuckerberg. Deux ans plus, il affichait 12 millions d'inscrits, puis 500 millions à l'été 2010 et 901 millions au 31 mars, selon le réseau.

Le réseau dispose encore de marges de progression, notamment dans les pays en voie de développement. A l'heure actuelle, environ 80% de ses utilisateurs sont basés à l'extérieur des Etats-Unis et du Canada.