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Le commerce extérieur suisse a vu rouge en août

Depuis maintenant de nombreux mois,  les affaires ont bien repris, surtout l'exportation. [martin ruetschi / keystone]
La force du franc et le ralentissement de la conjoncture dans la zone euro pèsent sur les exportations. - [martin ruetschi / keystone]
Le commerce extérieur suisse a marqué le pas en août. Les exportations ont chuté de 4,1%, plombées par la cherté du franc, et les importations de 6,4%, a indiqué mardi l'Administration fédérale des douanes (AFD). Par ailleurs, le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2011 et 2012.

A l'exception de l'horlogerie, qui affiche toujours une vive croissance, toutes les branches exportatrices ont cédé du terrain ou au mieux stagné en août, a noté mardi l'AFD dans son relevé mensuel. Cette détérioration découle en grande partie de la cherté du franc, les prix se dégradant de 6% (exprimez-vous sur ce sujet: Un franc trop fort pour la Suisse?). Les exportations ont ainsi diminué de 4,1% à 13,9 milliards de francs. Corrigées de l'inflation, elles affichent cependant une hausse de 1,9%.

L'exception horlogère

L'industrie du papier et des arts graphiques a particulièrement souffert en août, cédant 24,1%. L'industrie textile a également plongé (-15,7%). La branche pharmaco-chimique et l'industrie des machines, les deux principales branches exportatrices, ont enregistré un repli de l'ordre de 7%, tout comme les instruments de précision et la métallurgie. Les ventes de l'industrie des matières plastiques ont reculé de 4,6%, tandis que celles des industries de l'habillement (+0,1%) et des denrées alimentaires, boissons et tabacs (-0,3%) ont stagné.

Les exportations ont stagné en janvier, à part dans l'horlogerie. [Sandro Campardo]

Dans ce contexte morose, l'horlogerie détonne avec une croissance de 16,4%. La branche enregistre un rythme particulièrement soutenu depuis le début de l'année, faisant fi de la cherté du franc.

A l'exception de l'Océanie, les exportations vers tous les continents ont fléchi. L'Afrique accuse la contraction la plus importante (-34%). L'Amérique du Nord a également souffert avec une baisse de 15,5%. L'Asie présente une baisse de 4%. L'Europe s'en sort mieux, reculant de seulement 0,8%.

Les différents pays ont connu une évolution très disparate. Les ventes se sont contractées de 21,7% au Royaume-Uni, de 19,4% aux Etats-Unis, de 13,8% en France et de 9,9% au Japon. A l'inverse, les livraisons ont augmenté de 2,9% en Italie et de 3,8% vers la Chine. Principal point positif, les ventes en Allemagne, premier partenaire commercial de la Suisse, ont augmenté de 10,5%.

Importations en baisse

De leur côté, les importations ont baissé de 6,4% à 13,1 milliards de francs. A prix constants, elle ont fléchi de 1%. Les prix des biens importés ont reculé en moyenne de 5,4%. Les importations de tous les groupes principaux ont reculé, à l'exception des produits énergétiques. Les biens de consommation ont subi le plus net recul (-11,5%).

Depuis le début de l'année, les exportations ont progressé de 2,6% à 130,6 milliards. Leur croissance repose cependant uniquement sur trois branches, à savoir, l'horlogerie, la métallurgie et l'industrie des machines et de l'électronique. Les importations ont, quant à elles, seulement augmenté de 1% à 115,5 milliards de francs.

La balance commerciale boucle le mois d'août sur un excédent de 808 millions de francs. Sur les huit premiers mois, elle présente un solde cumulé de 15,1 milliards, soit une progression d'un sixième par rapport à la même période de l'an passé.

ats/bkel/cab

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Les prévisions revues à la baisse

Le ralentissement de la conjoncture mondiale et la force du franc vont continuer de peser sur la croissance de l'économie helvétique ces prochains mois.

Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) révise en nette baisse sa prévision de hausse du produit intérieur brut (PIB) pour 2012, de 1,5 à 0,9%.

Conséquence du manque de solutions politiques claires au problème de la dette souveraine dans le zone euro, les marchés financiers ont connu de nouvelles pertes de confiance et des turbulences importantes en juillet et en août, explique mardi le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).

Les indicateurs de l'économie réelle n'ont pas échappé à cette influence. Dans de nombreux pays, le climat s'est fortement détérioré pour les entreprises et les consommateurs. Une situation qui ne vas pas sans affecter les exportations et les investissements des sociétés helvétiques.

Si la croissance en Suisse est encore demeurée relativement robuste au premier semestre, de premiers signes de ralentissement sont apparus.

Alors que les symptômes d'un fort fléchissement se sont précisés cet été, le développement économique devrait avoir marqué le pas au 3e trimestre 2011.

Une évolution qui conduit le SECO à aussi réviser en légère baisse sa prévision pour l'année en cours à 1,9%, contre 2,1% jusqu'alors.