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Que se passe-t-il dans la tête des procrastinateurs de l'extrême?

Des scientifiques ont étudié les mécanismes qui nous poussent toutes et tous à la procrastination, à des degrés divers. Des solutions existent pour contrer cette tendance à constamment repousser à plus tard l'accomplissement de certaines tâches pénibles.
Et si on arrêtait de procrastiner? [Pexels - Ds stories]
Et si on arrêtait de procrastiner? / L'actu en vidéo / 1 min. / le 5 juin 2023

La procrastination concerne toute la population, du moins à petite échelle. Une étude américaine estime même qu'une personne adulte sur cinq est une procrastinatrice chronique.

Une équipe de l'Institut du cerveau (ICM) à Paris a étudié ce qui se produit dans notre cerveau lorsque nous procrastinons. Selon les scientifiques, lorsque l'on fait face à une tâche pénible, un conflit se crée dans notre cerveau entre les zones qui évaluent l’effort que cette tâche représente, et les zones qui estiment les bénéfices à retirer une fois que cette tâche sera accomplie.

L’influence du délai

La prise de décision est notamment influencée par le délai à disposition, comme l'explique Mathias Pessiglione, chercheur à l'ICM: "Une récompense que je peux obtenir maintenant va me faire très plaisir. Si on me promet une récompense pour demain, cela me fera moins plaisir et ainsi de suite. On dévalue la récompense avec le délai. C'est la même chose pour l'effort: si on me dit de ranger ma chambre tout ce suite, ça ne me fait pas plaisir. Si on me laisse jusqu'à demain, ça va. Si on me laisse un an, même pas mal!"

Les procrastinateurs chroniques font aussi ce calcul, sauf qu'à leurs yeux, la valeur de l'effort diminue plus vite que celle de la récompense. Cela signifie qu'une tâche leur paraît plus facile si elle est accomplie plus tard, alors que le bénéfice à en retirer reste quasiment le même dans le temps.

Cette propension à procrastiner est en partie due à la génétique. Les jumeaux, par exemple, ont à peu près la même tendance à repousser les choses.

Découper les tâches pour tromper le cerveau

Des solutions existent toutefois pour lutter contre la procrastination. Par exemple, il peut être utile de découper un travail en plusieurs mini-tâches. Cela permet de tromper le cerveau, qui va trouver la corvée moins pénible.

>> Découvrez d’autres astuces dans le podcast Le Point J : Podcast - Comment lutter contre la procrastination?

Il est aussi important de se récompenser une fois la tâche accomplie, par exemple en prenant une pause.

Comment éviter les pièges de la procrastination?
Comme un lundi - bonnes résolutions: et si on arrêtait de procrastiner au trava / Comme un lundi / 4 min. / le 9 janvier 2023

>> Réécouter la chronique radio:

Sujet radio: Cléa Favre

Adaptation web: Simon Faraud

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