La procrastination concerne toute la population, du moins à petite échelle. Une étude américaine estime même qu'une personne adulte sur cinq est une procrastinatrice chronique.
Une équipe de l'Institut du cerveau (ICM) à Paris a étudié ce qui se produit dans notre cerveau lorsque nous procrastinons. Selon les scientifiques, lorsque l'on fait face à une tâche pénible, un conflit se crée dans notre cerveau entre les zones qui évaluent l’effort que cette tâche représente, et les zones qui estiment les bénéfices à retirer une fois que cette tâche sera accomplie.
L’influence du délai
La prise de décision est notamment influencée par le délai à disposition, comme l'explique Mathias Pessiglione, chercheur à l'ICM: "Une récompense que je peux obtenir maintenant va me faire très plaisir. Si on me promet une récompense pour demain, cela me fera moins plaisir et ainsi de suite. On dévalue la récompense avec le délai. C'est la même chose pour l'effort: si on me dit de ranger ma chambre tout ce suite, ça ne me fait pas plaisir. Si on me laisse jusqu'à demain, ça va. Si on me laisse un an, même pas mal!"
Les procrastinateurs chroniques font aussi ce calcul, sauf qu'à leurs yeux, la valeur de l'effort diminue plus vite que celle de la récompense. Cela signifie qu'une tâche leur paraît plus facile si elle est accomplie plus tard, alors que le bénéfice à en retirer reste quasiment le même dans le temps.
Cette propension à procrastiner est en partie due à la génétique. Les jumeaux, par exemple, ont à peu près la même tendance à repousser les choses.
Découper les tâches pour tromper le cerveau
Des solutions existent toutefois pour lutter contre la procrastination. Par exemple, il peut être utile de découper un travail en plusieurs mini-tâches. Cela permet de tromper le cerveau, qui va trouver la corvée moins pénible.
>> Découvrez d’autres astuces dans le podcast Le Point J : Podcast - Comment lutter contre la procrastination?
Il est aussi important de se récompenser une fois la tâche accomplie, par exemple en prenant une pause.
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Sujet radio: Cléa Favre
Adaptation web: Simon Faraud