Le suivi du rachat de Credit Suisse par UBS. [Keystone]
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Session extraordinaire du Parlement convoquée après le rachat de Credit Suisse

- Après la reprise de Credit Suisse par UBS, plus d'un quart des membres du Conseil national a demandé la convocation d'une session extraordinaire du Parlement. Celle-ci aura lieu entre le 11 et le 14 avril.

- Credit Suisse doit suspendre le versement de certains bonus à ses collaborateurs. Le Conseil fédéral a pris cette décision pour les rémunérations déjà approuvées pour les exercices antérieurs à 2022 et qui ont été différées.

- Les Bourses européennes ont clôturé sur un deuxième rebond consécutif mardi, profitant d'une accalmie face à la crise de confiance dans le système bancaire.

- Alors que l'Union syndicale suisse demande la création d'une task force pour pouvoir défendre les employés de Credit Suisse, les partis politiques lancent des propositions tous azimuts pour sanctionner les coupables et mieux encadrer les marchés financiers à l'avenir.

- Concrètement, UBS déboursera une action propre pour 22,48 actions Credit Suisse dans le cadre du rachat précipité du numéro deux bancaire helvétique par son grand rival. La transaction est ainsi valorisée à quelque trois milliards de francs ou 76 centimes par action Credit Suisse.

- La Confédération accorde de son côté une garantie de 9 milliards de francs à UBS afin de réduire les risques que cet établissement encourt du fait de l’acquisition de certains actifs pouvant potentiellement subir des pertes.

Suivi assuré par RTSinfo

21h45

Pierre-Yves Maillard: "Le processus de consultations et de négociations avec le personnel doit être exemplaire"

Après le rachat éclair de Credit Suisse par UBS, l'Union syndicale suisse (USS) exige le maintien des emplois et des mesures de prévention.

Selon l'institut de recherches BAK Economics, le rachat de Credit Suisse (CS) menace directement "entre 9500 et 12'000 emplois", soit jusqu'à près d'un tiers des effectifs cumulés des deux banques en Suisse (quelque 40'000 postes à elles deux).

"Le Conseil fédéral - puisqu'il en est au droit d'urgence - doit imposer un processus de consultations et de négociations avec les organisations du personnel qui soit exemplaire. Les fusions sont souvent l'occasion de faire des catastrophes", insiste le président de l'USS Pierre-Yves Maillard, mardi dans le 19h30 de la RTS.

>> En lire plus : Pierre-Yves Maillard: "Les fusions sont souvent l'occasion de faire des catastrophes"

La conseillère fédérale en charge des Finances Karin Keller-Sutter "va devoir expliquer pourquoi on soutient UBS et Credit Suisse alors que dans le même temps, on économise sur les rentes AVS et on fait baisser celles du 2e pilier" (...), sans compter que "les primes maladie ne cessent de prendre l'ascenseur", relèvent les syndicats.

"Quand on demande la pleine indexation des rentes AVS, garantie par la Constitution, il faut faire une loi spéciale, qui est ensuite refusée par la droite, alors qu'on peut agir très vite quand il s'agit des intérêts des banques. Cela doit changer dans les mois qui viennent, autrement la population va avoir de la peine à comprendre", prévient Pierre-Yves Maillard, également conseiller national (VD/PS).

>> L'interview de Pierre-Yves Maillard dans le 19h30 :

Le rachat de Credit Suisse menace des milliers d’emplois. Entretien avec Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse et conseiller national (PS-VD)
Le rachat de Credit Suisse menace des milliers d’emplois. Entretien avec Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse et conseiller national (PS/VD) / 19h30 / 3 min. / le 21 mars 2023

20h30

Entre actionnaires et créanciers, le risque de plaintes est élevé

Les 9 milliards de francs de garantie promis par la Confédération à la nouvelle entité UBS doivent servir notamment à couvrir des imprévus, et notamment des risques juridiques qui pourraient provenir d'actionnaires en Suisse ou à l'étranger.

La prochaine et dernière assemblée générale de Credit Suisse, le 4 avril, s'annonce d'ores et déjà très animée. Un des plus importants actionnaires, la fondation Ethos qui représente 250 caisses de pension qui ont perdu des milliards de francs, va refuser la décharge aux dirigeants actuels. Ceci revient à laisser la porte ouverte à de possibles plaintes.

>> Les explications dans le 19h30 :

Des créanciers ou des actionnaires de Credit Suisse pourraient porter plainte contre la banque zurichoise suite à sa débâcle
Des créanciers ou des actionnaires de Credit Suisse pourraient porter plainte contre la banque zurichoise suite à sa débâcle / 19h30 / 2 min. / le 21 mars 2023

Un autre type de plaintes pourrait viser les autorités suisses. Le plan de reprise de Credit Suisse par UBS prévoit en effet de verser un dividende aux actionnaires et d'annuler 16 milliards de francs de dette dus par Credit suisse à des créanciers. Or, privilégier les actionnaires pourrait attirer les plaintes d'avocats américains.

Avec des créanciers et des actionnaires ayant perdu des milliards de francs, la débâcle de Credit Suisse pourrait encore occuper les tribunaux ces prochaines années.

06h30

L'usage du "droit de nécessité" par le Conseil fédéral inquiète

Le Conseil fédéral a ordonné à Credit Suisse de suspendre le paiement de certains boni à ses cadres. Dimanche, c'est en s'appuyant sur le droit d'urgence que le Conseil fédéral a permis le rachat de Credit suisse par UBS.

En avalisant ce rachat et en mettant des milliards de francs à disposition de la nouvelle entité, en quelques minutes, le Conseil fédéral a mis hors jeu le Parlement, la société civile, la Commission de la concurrence et les actionnaires.

Cette décision, prise sans débat démocratique, s'appuie sur le "droit de nécessité", prévu par la Constitution.

>> Les explications dans le 19h30 :

Rachat de Credit Suisse: L’utilisation de plus en plus fréquente du droit d’urgence par le Conseil fédéral inquiète les parlementaires
Rachat de Credit Suisse: L’utilisation de plus en plus fréquente du droit d’urgence par le Conseil fédéral inquiète les parlementaires / 19h30 / 2 min. / le 21 mars 2023

C'est la troisième fois que le Conseil fédéral invoque ce droit depuis le début de la législature: une fois pour les mesures anti-Covid, une fois pour sauver Axpo, et une fois pour sauver Credit Suisse.

Or, depuis le sauvetage d'UBS il y a 15 ans, le gouvernement recourt de plus en plus à ce droit pour contrer les menaces économiques.

Cette façon de contourner le Parlement suscite la colère des élus fédéraux, et la multiplication des cas inquiète - à gauche comme à droite de l'échiquier politique.

>> Les précisions de Delphine Gianora dans le 19h30 sur les montants engagés par la Confédération et la BNS :

Des créanciers ou des actionnaires de Credit Suisse pourraient porter plainte contre la banque zurichoise suite à sa débâcle
Des créanciers ou des actionnaires de Credit Suisse pourraient porter plainte contre la banque zurichoise suite à sa débâcle / 19h30 / 2 min. / le 21 mars 2023

05h30

Session extraordinaire du Parlement convoquée

Le Parlement se penchera mi-avril sur le rachat de Credit Suisse par UBS. Plus d’un quart des membres du Conseil National a demandé la convocation d’une session extraordinaire de l'Assemblée fédérale, qui aura lieu entre le 11 et le 14 avril.

Les bureaux siégeront le 27 mars pour fixer le détail des travaux qui débuteront au Conseil des Etats, ont annoncé mardi soir les services du Parlement via Twitter. Le quorum ne semblait pas difficile à atteindre car lundi, les politiques de gauche comme de droite ont affirmé vouloir une session urgente.

La Délégation des finances (DélFin) des Chambres fédérales a approuvé dimanche les crédits d'engagement proposés par le Conseil fédéral, soit 100 milliards de francs pour la BNS et 9 milliards pour UBS, au titre de garanties.

Selon la loi sur le Parlement, si un engagement urgent est supérieur à 500 millions de francs, il suffit d'un quart des membres d'un Conseil pour demander la convocation de l'Assemblée fédérale en session extraordinaire, dans un délai d'une semaine à partir du feu vert de la DélFin.

Cette session extraordinaire doit impérativement avoir lieu au cours de la troisième semaine qui suit le dépôt de la demande de convocation.

Revendications

Le Parlement doit avoir son mot à dire sur des affaires d'une telle portée, ont estimé de nombreux députés après l'annonce dimanche soir du rachat de Credit Suisse par UBS, cautionné par le Conseil fédéral, la BNS et la FINMA. Les partis ont l'intention d'utiliser la session urgente pour faire valoir leurs revendications par le biais d'interventions parlementaires.

Pour le PLR, la session extraordinaire devrait notamment déterminer l'éventuelle nécessité d'une commission d'enquête parlementaire (CEP) sur les responsabilités dans la débâcle du numéro deux bancaire helvétique. La gauche rose-verte soutient ouvertement une telle enquête, qui reste néanmoins un instrument complexe à mettre sur pied.

Tous les parlementaires n'étaient pas favorables à une session extraordinaire. Le président de la puissante commission de l'économie du National, Leo Müller (Centre/LU) plaidait plutôt pour un travail en cercle restreint, au sein d'une commission. Pour lui, seule la question du crédit d'engagement urgent plaidait en faveur d'une session extraordinaire.

>> Revoir le débat dans Forum :

Disparition de Credit Suisse: à qui la faute?
Disparition de Credit Suisse: à qui la faute? / Forum / 15 min. / le 20 mars 2023

05h00

Les questions des auditeurs et auditrices de Forum

Le rachat de Credit Suisse par UBS suscite beaucoup de questions. Dans l'émission Forum de la RTS, Jean-Pierre Danthine, ancien vice-président de la BNS, Cristina Gaggini, directrice romande d'Economiesuisse, Philipp Fischer, avocat spécialiste du droit bancaire, et Yves Genier, auteur de "Scandales chez Credit Suisse" (Attinger) ont répondu aux questions des auditeurs et auditrices.

Pourquoi la Banque nationale suisse (BNS) n'a-t-elle pas racheté Credit Suisse?

Jean-Pierre Danthine: "La BNS est une institution qui peut fournir des liquidités. Mais elle n'a pas vocation à prendre des risques. Elle doit assurer la stabilité financière, ainsi que celle des prix. Le rachat par le gouvernement suisse, soit une nationalisation, aurait été concevable. Mais cela aurait été quelque chose de 'non suisse'. On aurait été très loin de notre philosophie. Les risques auraient dû être pris par la collectivité et ils auraient été plus importants qu'aujourd'hui."

Y avait-il un risque d'OPA de l'étranger contre Credit Suisse?

Yves Genier: "Jeff Bezos, Elon Musk ou Mohammed ben Salmane auraient eu les moyens de racheter Credit Suisse. Mais s'ils avaient voulu le faire, ils l'auraient fait depuis longtemps. Plus personne ne voulait s'aventurer dans cette banque, tant les risques étaient importants."

Le cadre légal sur le 'too big to fail' a-t-il été respecté?

Jean-Pierre Danthine: "On n'a pas voulu le faire fonctionner. C'est quelque chose qu'on n'avait pas imaginé. La logique aurait été de mettre Credit Suisse en faillite. Mais selon moi, la pression internationale était trop forte. Il y avait une trop grande peur qu'il y ait un effet domino."

Cristina Gaggini: "On discute sans avoir beaucoup d'éléments en main. Que va faire UBS avec une partie des activités de Credit Suisse? Elle ne va pas s'aventurer dans la banque d'investissement, puisqu'elle en est sortie. Que va-t-elle faire des activités de Credit Suisse en Suisse? Certains observateurs estiment qu'elle va revendre cette partie. Beaucoup de signaux indiquent que la restructuration pourrait réduire la taille de la nouvelle entité.

Comment la FINMA ne s'est-elle pas aperçue des problèmes de Credit Suisse?

Philipp Fischer: "Sur les derniers mois, voire années, on a constaté une accumulation de situations problématiques au sein de Credit Suisse. Cela pose la question du niveau de surveillance appliqué sur la banque, mais aussi la complexité de ce genre de banques internationales avec un régulateur qui n'est pas à même de contrôler le groupe dans son ensemble avec des filiales dans le monde entier. Il y a un certain nombre de questions qui se posent. Mais on ne peut pas jeter directement la pierre au régulateur. Car la gestion des risques incombe à l'établissement et à sa direction."

>> Ecouter toutes les réponses dans Forum :

Emission spéciale interactive sur le rachat de Credit Suisse par UBS
Emission spéciale interactive sur le rachat de Credit Suisse par UBS / Forum / 58 min. / le 21 mars 2023

04h30

Le live sur Instagram - Que s'est-il passé avec Credit Suisse?

Qu'est-ce qui a conduit à la chute de Credit Suisse? Quels sont les liens avec les faillites de banques aux Etats-Unis? Quelles pourraient être les conséquences pour l'économie suisse? Faut-il s'inquiéter si on a un compte à Credit Suisse?

RTSinfo a posé toutes les questions des internautes, en direct sur Instagram, à Yann Koby, professeur en économie à l'Université de Brown.

>> Ecouter aussi l'épisode du podcast Le Point J :

LPJ VIGNETTE [KEYSTONE - MICHAEL BUHOLZER]KEYSTONE - MICHAEL BUHOLZER
Que s’est-il passé avec Crédit Suisse ? / Le Point J / 11 min. / le 20 mars 2023

17h55

Les Bourses européennes clôturent à nouveau nettement dans le vert

Les Bourses européennes ont clôturé sur un deuxième rebond consécutif mardi, profitant d'une accalmie face à la crise de confiance dans le système bancaire.

Les indices se sont redressés copieusement de 1,42% à Paris, de 1,75% à Francfort et de 1,79% à Londres, sans compenser toutefois les pertes de la semaine passée générées par des craintes concernant la solidité du système bancaire.

17h45

Credit Suisse doit suspendre le versement de bonus

Le Département fédéral des finances (DFF) a signifié à Credit Suisse que l'établissement devait suspendre le versement de certaines rémunérations variables à ses collaborateurs, indique mardi un communiqué du Conseil fédéral.

Cette décision concerne les rémunérations déjà approuvées pour les exercices antérieurs à 2022, mais dont le versement est différé. Cette décision ne porte pas sur les versements différés qui sont déjà en cours, précise le gouvernement.

Par rémunérations variables différées, l'Administration fédérale des finances entend des composantes de salaire variables, tels des droits à des actions.

La direction de Credit Suisse a elle renoncé volontairement aux rémunérations variables de 2022.

Marge de manoeuvre

La loi sur les banques prévoit que le Conseil fédéral puisse agir en matière de rémunération s'il accorde à une banque d'importance systémique une aide financière directe ou indirecte puisée dans les moyens de la Confédération.

Se fondant sur ses décisions de la semaine dernière, le Conseil fédéral a aussi chargé le DFF de lui soumettre d'autres mesures concernant les rémunérations variables pour les exercices antérieurs à 2022 et les exercices suivants.

16h35

Forum répond en direct aux questions des auditeurs et auditrices

Mardi soir, dans l'émission de la RTS Forum, l'ancien vice-président de la Banque nationale suisse Jean-Pierre Danthine, la directrice romande d'Economiesuisse Cristina Gaggini, le journaliste économique Yves Genier et l'avocat en droit bancaire Philipp Fischer répondront en direct aux questions des auditeurs et auditrices.

Les questions peuvent être adressées, dès 17h30, au 058 236 16 16.

15h50

La situation du secteur bancaire américain "se stabilise"

La situation du secteur bancaire américain "se stabilise", estime la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, après la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank, qui font vaciller le secteur au niveau mondial.

Le dispositif mis en place par la banque centrale américaine (Fed) pour prêter de l'argent aux banques depuis une semaine, afin de leur éviter la débâcle, ainsi que ceux déjà existants, "fonctionnent comme prévu pour fournir des liquidités au système bancaire" et "les retraits d'argent des banques régionales se sont stabilisés", soulignera Janet Yellen, selon des extraits de son discours lors du colloque annuel de l'Organisation des banques américaines (ABA) à Washington.

Des vagues de retraits massifs ont provoqué il y a moins de deux semaines la mise en liquidation de l'établissement Silvergate Bank, petite banque régionale devenue la destination favorite du milieu des cryptomonnaies, puis de SVB, dont l'Agence de garantie des dépôts (FIDC) a pris le contrôle. Et Signature Bank, 21e banque du pays, avait été fermée d'office.

>> Relire : Joe Biden fera "tout ce qui est nécessaire" pour que les banques restent "solides"

15h05

Opération séduction de Credit Suisse à Hong Kong

Credit Suisse a cherché à rassurer un parterre de centaines d'investisseurs dans un luxueux hôtel de Hong Kong, deux jours après le sauvetage en urgence par UBS. Le responsable des actions mondiales, Neil Hosie, était à la manoeuvre pour cette opération séduction - en l'absence du président de Credit Suisse et du directeur général Ulrich Körner qui ont annulé leur participation.

L'événement, baptisé "embrasser la nouvelle réalité et prospérer" selon les plaquettes préparées il y a des semaines, devait être l'occasion de discuter des moyens de s'adapter à une croissance plus faible et à des tensions importantes en Asie, selon la banque.

La tourmente du secteur bancaire, ébranlé par la faillite de l'établissement américain Silicon Valley Bank (SVB), et le rachat dans l'urgence de Credit Suisse par UBS pour une bouchée de pain, en ont décidé autrement.

Les clients ont affiché "très majoritairement" leur soutien et leur confiance dans la réussite de l'opération de rachat, a affirmé anonymement un responsable de Credit Suisse à l'AFP.

14h50

Wall Street en hausse à l'ouverture

La Bourse de New York a ouvert en hausse, avec l'apaisement des tensions sur la santé du secteur bancaire et à la veille des décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).

Dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones gagnait 293,73 points, soit 0,91%, à 32'538,31 points et le Standard & Poor's 500 progressait de 1,04% à 3992,74 points. Le Nasdaq Composite prenait 0,99%, soit 115,61 points, à 11'791,14 points

13h25

Peu d'effets directs à prévoir pour les PME suisses

Le rachat de Credit Suisse par sa rivale UBS rassure pour l'instant les investisseurs. Mais il aura de nombreuses répercussions pour le secteur financier, avec des conséquences plus larges sur toute l'économie suisse.

Le pire scénario, pour les économistes du centre d'études conjoncturelles de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (KOF), serait la propagation d'une crise bancaire dans d'autres pays conduisant à une baisse de la conjoncture au niveau mondial.

Mais il n'y a en l'état que peu d'effets directs sur les PME helvétiques, à l'exception de celles qui ont Credit Suisse pour client (prestataires informatiques, de nettoyage, entreprises qui livrent les cantines, etc). Plus largement, les PME se font du souci pour l'accès au crédit, avec les nouvelles conditions qui leur seront octroyées chez UBS.

>> Les précisions dans le 12h30 :

Un logo de Credit Suisse. [Keystone - Urs Flueeler]Keystone - Urs Flueeler
Quelles conséquences le rachat de Credit suisse par UBS aura sur l'économie suisse? / Le 12h30 / 3 min. / le 21 mars 2023

12h15

"Une occasion manquée", dit la Fédération suisse des entreprises

La Fédération suisse des entreprises, qui s'engage pour une économie durable, exige un contrôle plus strict des grandes banques et de meilleures conditions-cadre pour les petites et moyennes entreprises. Elle pointe du doigt les dirigeants de Credit Suisse et constate que "les PME et les contribuables ont à supporter la gestion irresponsable d'une grande banque".

Les milliards engagés pour le "sauvetage" de l'établissement manqueront pour la mise en place de politiques durables et de mesures sociales pour s'adapter au changement climatique, relève également la fédération qui parle d'une "occasion manquée".

>> L'interview de Christophe Barman, membre du comité de la Fédération suisse des entreprises, dans le 12h30 :

Christophe Barman, membre du comité de la Fédération suisse des entreprises. [RTS]RTS
La Fédération suisse des entreprises exige un contrôle plus strict des grandes banques: interview de Christophe Barman / Le 12h30 / 2 min. / le 21 mars 2023

11h50

L'ASB salue une place financière à la crédibilité préservée

L'Association suisse des banquiers (ASB) exprime son approbation pour l'absorption de Credit Suisse par son rival UBS. "On ne peut pas dire que quelque chose a dysfonctionné", a déclaré son président Marcel Rohner face aux médias.

Selon lui, la crédibilité de la place financière helvétique a ainsi pu être préservée. La réputation de la Suisse "n'est pas détruite, mais elle a été affectée", a admis celui qui était à la tête d'UBS lors de la crise financière de 2008. "Les banques suisses sont bien capitalisées et le secteur financier est solide", a-t-il affirmé, soulignant les progrès réalisés depuis lors en termes de réglementation en matière de liquidités.

"Le plan B aurait été la liquidation de la banque selon le plan d'urgence de la loi sur les établissements systémiques ("too big to fail", n.d.l.r.) avec des conséquences dévastatrices", a encore souligné Marcel Rohner.

11h25

Philippe Kenel: La Suisse a perdu son image de "sécurité, fiabilité et compétence"

Tout comme l'est la neutralité depuis la guerre en Ukraine, la sécurité bancaire est écornée à cause de la déroute du numéro deux bancaire helvétique. Philippe Kenel, président de la Chambre de Commerce Suisse pour la Belgique et le Luxembourg, en est sûr: cet événement "coûte évidement à l’image de la Suisse (…) intérieure comme extérieure".

Invité de La Matinale de la RTS, l'avocat fiscaliste estime que cette tourmente bancaire empêche désormais de garantir la sécurité aux investisseurs. "Aujourd'hui, on rachète aux actionnaires leurs actions à un prix déterminé sans leur poser la question. Donc ça pose un énorme problème de fiabilité", dit-il.

>> L'interview de Philippe Kenel dans La Matinale :

L'invité de La Matinale (vidéo) - Philippe Kenel, avocat fiscaliste
L'invité de La Matinale (vidéo) - Philippe Kenel, avocat fiscaliste / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 11 min. / le 21 mars 2023

>> Lire aussi : La Suisse a perdu son image de "pays de sécurité, fiabilité et compétence", regrette Philippe Kenel

10h55

L'USS et l'Aseb réclament le maintien des emplois et un bon plan social

Après le rachat éclair de Credit Suisse par UBS, l'Union syndicale suisse (USS) exige le maintien des emplois et des mesures de prévention. Elle a exprimé son soutien, lors d'une conférence de presse commune, à l'Association suisse des employés de banque (Aseb) dans sa lutte pour maintenir les emplois et obtenir un bon plan social.

Ce n'est pas aux employés de payer "pour les fautes des managers de la banque et des autorités", dit la centrale syndicale. "Les deux banques ont le devoir d'éviter des coupes brutales. L'enjeu est colossal pour les 17'000 employés de Credit Suisse. Directement ou indirectement, des dizaines de milliers d'emplois sont potentiellement menacés", souligne encore l'USS.

Concrètement l’USS et l'Aseb appellent à un gel des licenciements jusqu’au terme du processus de rachat, prévu à la fin de cette année. Elles demandent également de sauvegarder un maximum d’emplois et de mettre en place des mesures d'accompagnement pour les licenciements inévitables. Enfin, les contrats de travail transférés de Credit Suisse à UBS doivent être assortis d’une protection contre les licenciements.

>> Le compte-rendu dans le 12h30 :

L'USS et l'Aseb ont donné une conférence de presse commune à Berne. [Keystone - Peter Klaunzer]Keystone - Peter Klaunzer
Après le rachat de Credit suisse, l'Union syndicale suisse veut minimiser les dégâts de la restructuration / Le 12h30 / 2 min. / le 21 mars 2023

>> Voir aussi le sujet du 12h45 :

Les syndicats veulent une protection contre le licenciement après le rachat de Crédit Suisse
Les syndicats veulent une protection contre le licenciement après le rachat de Crédit Suisse / 12h45 / 1 min. / le 21 mars 2023

10h00

Les marchés financiers visiblement rassurés

L'absence de nouveaux remous autour du rachat de Credit Suisse ou de nouvelles craintes sur le système bancaire rassure visiblement les investisseurs.

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse. Paris montait ainsi de 1,46% vers 09h25, Londres de 1,11%, Francfort de 1,36% et Milan de 1,58%. Elles avaient déjà un peu rebondi lundi après de lourdes pertes la semaine passée. En Suisse, l'indice SMI gagnait 1,14%.

Les valeurs bancaires progressent également. Vers 10h00, la nominative UBS était en hausse de 4,6% à 18,13 francs, accentuant ses gains par rapport à la clôture lundi. L'action Credit Suisse, elle, cédait 0,2% à 0,822 franc après s'être effondrée la veille de 55,7%.

09h25

L'onde de choc Credit Suisse dans trois régions du monde

La disparition de Credit Suisse résonne de manière particulière dans trois régions autour du monde.

Les actionnaires du Golfe font partie des plus gros perdants, à commencer par la Saudi National Bank contrôlée par le Fonds souverain d’Arabie saoudite. Le Fonds souverain qatarien (Qatar Investment Authority) a également subi une forte perte, tout comme le groupe Olayan dont le fondateur était un important homme d’affaires saoudien.

A Bruxelles, plusieurs responsables des institutions européennes se sont prononcés lundi pour dire leur satisfecit et leur soulagement, teintés de vigilance et d'interrogations.

Au Japon, troisième puissance économique mondiale, les investisseurs voient d’un bon oeil le sauvetage de Credit Suisse mais les craintes relatives aux institutions financières occidentales ne sont pas pour autant éteintes.

>> Tour d'horizon dans l'émission Tout un monde :

Un logo de Credit Suisse. [Keystone - Urs Flueeler]Keystone - Urs Flueeler
L'onde de choc Credit Suisse ailleurs dans le monde / Tout un monde / 7 min. / le 21 mars 2023

08h55

Les partis lancent le débat sur le contrôle de la place financière

Une session extraordinaire du Parlement pourrait avoir lieu en avril, et les partis multiplient les revendications depuis lundi. C'est tout l'encadrement des marchés financiers qui est désormais en discussion. Cette thématique s'impose au sommet de l'agenda politique à quelques mois des élections fédérales.

Il est question d'interdire les bonus pour les managers de Credit Suisse, de mettre en place une task force pour protéger les employés des deux banques ou de mener des enquêtes pour pouvoir désigner des coupables et les sanctionner. Et un espace de débat plus large s'ouvre sur le contrôle de la place financière.

Tous les partis communiquent et les demandes vont dans tous les sens. Entre les formations de droite, proches de l'économie, l'ambiance est aux règlements de comptes. Mais la gauche, elle, n'échappera pas aux accusations de récupération politique.

>> L'analyse d'Etienne Kocher dans la Matinale :

Le coprésident du PS Cédric Wermuth en conférence de presse à Berne, lundi 20.03.2023. [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
Credit Suisse: la thématique s'invite dans l'agenda politique en vue des élections fédérales / La Matinale / 1 min. / le 21 mars 2023

08h15

Moody's réduit les perspectives de certaines notes d'UBS

L'agence de notation Moody's a réduit la perspective de certaines notes d'UBS, suite à la fusion annoncée avec Credit Suisse. Ses analystes estiment que ce rachat a "le potentiel de significativement renforcer l'activité d'UBS dans la gestion de fortune, les activités bancaires en Suisse, la gestion d'actifs et, dans une moindre mesure, dans la banque d'affaires". Les soutiens financiers apportés par la Confédération, la BNS et le régulateur Finma sont aussi perçus comme positifs.

Mais ce mariage forcé ne se fera cependant pas sans heurts, avertit Moody's. La transaction recèle ainsi "un risque élevé au niveau financier, culturel et de l'intégration des activités".

Les perspectives pour les notes de dépôt à long terme et senior non garanties ont ainsi été changées à "négatives", contre "stables" auparavant. Les notes de crédit de Credit Suisse, de leur côté, sont en cours d'évaluation chez Moody's.

07h45

L'USS demande une task force avec des représentants du personnel

Les suppressions d'emplois toucheront non seulement Credit Suisse mais aussi UBS, puisque les postes "doublons" seront supprimés. Au total, jusqu'à 12'000 postes pourraient ainsi disparaitre dans l'opération selon l'institut de recherches et conseil économique BAK Enconomics.

Et pour l'Union syndicale suisse, la Confédération va devoir protéger ces employés. "La demande est qu'une task force soit créée pour que le personnel ait des représentants", a expliqué son président Pierre-Yves Maillard dans La Matinale.

"Le Conseil fédéral ne peut pas se contenter de dire qu'on a sauvé une grande banque sous pression des milieux financiers et des grandes Etats du monde", a ajouté le Vaudois. "Il doit aussi avoir un discours politique sur les grands équilibres économiques et sociaux dans notre pays, sur l'emploi, sur le pouvoir d'achat".

>> L'interview de Pierre-Yves Maillard dans La Matinale :

Le conseiller national socialiste vaudois et président de l'USS Pierre-Yves Maillard. [Keystone - Valentin Flauraud]Keystone - Valentin Flauraud
Credit Suisse: interview de Pierre-Yves Maillard (USS) / La Matinale / 53 sec. / le 21 mars 2023

07h25

Les employés de Credit suisse entre désarroi et colère

Après un week-end interminable durant lequel les seules informations qui leur sont parvenues étaient celles des médias, le mutisme était de mise chez les collaborateurs de Credit Suisse lundi.

Mais certains n’ont pas pu retenir leur colère, à l'exemple de cette employée zurichoise qui s'est confiée à la télévision alémanique SRF. "Nous, les collaborateurs qui ont les mains dans le cambouis, on nous oublie. Mais au final, c’est à nous de réparer les dégâts!", a-t-elle lancé. "Et pendant ce temps, là-haut, ils faisaient quoi? Ils se baladaient en jets privés ou se pavanaient dans leurs villas!".

>> Le témoignage d'une employée de Credit Suisse :

Photo souvenir sur la Paradeplatz de Zurich, lundi 20.03.2023. [Keystone - Ennio Leanza]Keystone - Ennio Leanza
Credit Suisse: témoignage d'une employée en colère / La Matinale / 50 sec. / le 21 mars 2023

07h05

La valeur du célébrissime bonnet de ski Credit Suisse décolle

Objet culte de la fin des années 1970, le bonnet aux couleurs de Credit Suisse a pris de la valeur avec la débâcle de la banque. Son prix a pris l'ascenseur sur les plateformes d'enchères en ligne, pour dépasser parfois les 200 francs.

"Ces bonnets ont toujours été des objets culte sur le site", explique la plateforme Ricardo à la RTS. Et la demande augmente effectivement depuis dimanche, ce qui fait que les prix vont continuer à monter.

>> Le sujet de Pauline Rappaz dans La Matinale :

Ecoliers coiffés du célèbre bonnet bleu-blanc-rouge en janvier 1977 à Zurich. [Keystone]Keystone
Credit Suisse: les prix des goodies explosent / La Matinale / 1 min. / le 21 mars 2023

06h45

Pourquoi la législation n'a pas permis de sauver Credit Suisse

La loi suisse encadrant les banques systémiques, dites "too big to fail", n'a pas permis de sauver Credit Suisse de la faillite. C'est parce qu'elle n'empêche pas un "bank run", retrait massif d'argent par des clients qui n'ont plus confiance. Or c'est c'est exactement ce qui s'est passé.

Le désastre rappelle donc que, malgré toutes les règles possibles et imaginables, l'humain et l'irrationnel sont indissociables de la finance. La confiance est non seulement le capital principal d'une banque, mais c'est aussi une composante qui échappe aux lois.

>> Les précisions de Fabrice Gaudiano dans La Matinale :

Les employés de Credit Suisse accusent le coup (image d'illustration). [Keystone - Steffen Schmidt]Keystone - Steffen Schmidt
Credit Suisse: la crise de confiance empêche de sauver la banque de la faillite / La Matinale / 1 min. / le 21 mars 2023

06h30

L'ASF va aller au bout de son contrat avec Credit Suisse

Le logo de "Credit Suisse" continuera à figurer sur les vestes d'entraînement et les maillots des joueurs de l'équipe nationale. Cela restera ainsi pour le moment, a déclaré Adrian Arnold, responsable de la communication à l'ASF.

Du moins tant que la marque "Credit Suisse" existera encore, a-t-il avancé lundi avant l'entraînement public de l'équipe nationale à Bâle.

Cette déclaration montre qu'il y a encore beaucoup de questions ouvertes concernant cette collaboration. Depuis 1993, Credit Suisse est le sponsor principal de l'ASF et soutient non seulement l'équipe A, mais aussi toutes les équipes nationales de la relève avec des contributions considérables. Le contrat actuel court jusqu'au 30 juin 2024. "Nous avons eu de bonnes discussions avec nos contacts à Credit Suisse, qui nous ont assuré que les contrats existants seraient honorés", a expliqué Adrian Arnold.

>> L'interview d'Adrian Arnold dans La Matinale :

Adrian Arnold, chef de la communication à l'ASF. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Crédit Suisse et football: interview d'Adrian Arnold (ASF) / La Matinale / 49 sec. / le 21 mars 2023

MARDI 21 MARS

Peu d'inquiétudes du côté des caisses de pension

Le rachat de Crédit Suisse par UBS aura aussi des répercussions sur les avoirs de prévoyance. C'est parce que les portefeuilles des caisses de pension contiennent notamment des actions de la banque.

Représentant pour la Suisse Romande de l'Association suisse des institutions de prévoyance, Yves-Marie Hostettler se veut rassurant. Selon lui, les caisses de pension perdent un important partenaire dans la gestion de fortune, mais les placements des caisses eux sont suffisamment diversifiés.

>> L'interview d'Yves-Marie Hostettler dans La Matinale :

La Paradeplatz de Zurich, symbole de la place financière suisse. [Keystone - Walter Bieri]Keystone - Walter Bieri
Credit Suisse et caisses de pension: interview d'Yves-Marie Hostettler / La Matinale / 1 min. / le 21 mars 2023

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