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Le commerce de détail suisse à la traîne en matière d'économie circulaire

Travailler dans le domaine très compétitif de la grande distribution, qu'est-ce que ça signifie aujourd'hui? [Keystone - Urs Flueeler]
Les grands distributeurs à la traîne en matière d'économie circulaire / La Matinale / 1 min. / le 22 juin 2022
L'économie circulaire, qui consiste à allonger la durée de vie des objets en les partageant et en les réutilisant, n'est pas assez développée chez la plupart des grands détaillants en Suisse, révèle une enquête de Greenpeace Suisse mercredi. Au total, 12 distributeurs parmi les plus importants du pays ont été passés au crible.

Pour l'ONG Greenpeace Suisse, la grande distribution a un rôle clé à jouer dans l'économie circulaire, car elle fait le lien entre les fournisseurs, les fabricants et les consommateurs. Elle peut donc avoir une influence à tous les échelons.

"Les détaillants doivent initier une approche globale, qui inclut une stratégie des emballages et des produits qui prennent en compte leur cycle de vie complet", a avancé Joëlle Hérin, experte en économie circulaire chez Greenpeace Suisse, mercredi dans La Matinale. "Il faut de la transparence. Il est important que les distributeurs aient une position claire pour mettre en place un cadre juridique qui favorise la transition vers une économie circulaire."

Une grande marge de progrès

Greenpeace Suisse regrette le manque de transparence de quatre détaillants - Globus, Ikea, Amazon et Otto's - qui n'ont pas souhaité répondre à l'enquête.

Parmi les huit entreprises restantes, le détaillant Migros est celui qui s'en sort le mieux. Il propose notamment des pièces de rechange et des modes d'emploi pour savoir comment réparer un objet. Malgré cette place de premier de la classe, beaucoup d'améliorations sont possibles chez Migros, note l'ONG.

>> Lire aussi : L'économie circulaire progresse en Suisse, mais peut mieux faire

Selon l'étude, le bilan de Digitec Galaxus est, parmi d'autres, plus mitigé. "Les articles retournés qui sont encore utilisables, mais que nous ne pouvons plus vendre en raison de défauts mineurs, sont donnés à des organisations d'utilité publique", s'est défendu son porte-parole Alex Hämmerli. "De plus, nous offrons à notre clientèle la possibilité de vendre et d'acheter des produits d'occasion."

Des efforts demandés

Greenpeace Suisse rappelle également que si l'humanité consommait autant que la population suisse, trois planètes seraient nécessaires. L'ONG demande ainsi aux détaillants d'intensifier leurs efforts en faveur de l'économie circulaire et aux parlementaires "de faire preuve de courage et d'ambition".

Une modification de la loi sur la protection de l'environnement (LPE) est d'ailleurs en discussion au Parlement fédéral. Elle prévoit "la mise en place en Suisse d’une économie circulaire moderne et respectueuse de l’environnement".

L'Union européenne (UE) s'était déjà dotée en 2020 d'un plan d'action en la matière, ayant pour but de "montrer la voie à suivre pour évoluer vers une économie plus neutre".

Pauline Rappaz/iar

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