La mesure concerne 103 emplois fixes, sans compter les temporaires et les mandats confiés à des sous-traitants, ce qui pourrait mener le nombre de salariés touchés à environ 140, estime Unia, qui dit avoir été alerté par des employés.
L'entreprise, qui fabrique des implants orthopédiques, a informé ses employés de son intention le 5 octobre, avec une période de consultation jusqu'au 19 octobre. Un délai trop court, selon le syndicat, qui s'interroge sur la raison d'un tel empressement, alors que les premiers licenciements n'interviendraient que fin 2022.
Délai jugé trop court
Selon les syndicats, les employés n'ont pas eu la possibilité de s'organiser. Ils exigent désormais une rencontre avec la direction et surtout un nouveau délai de minumum 10 jours pour la consultation. Unia dénonce un mépris du droit et un manque de respect envers les employés.
Contactée, Stryker n'a pas répondu aux questions de la RTS. Mais dans sa lettre envoyées aux employées, l'entreprise explique que le marché est de plus en plus concurrentiel, ce qui l'oblige à réduire ses coûts de fabrication pour rester compétitif.
Dans le journal Arcinfo mardi, le conseiller communal chaux-de-fonnier en charge de l'économie Jean-Daniel Jeanneret se dit "atterré par cette manière de mettre la collectivité locale hors jeu".
Il faut dire que ce n'est pas la première entreprise américaine à provoquer ce genre d'émoi dans le canton. Il y a quatre ans, Autodesk annonçait son départ. En début d'année c'était Johnson & Johnson avec plus de 300 emplois supprimés.
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Inquiétudes de la branche
Nicola Thibaudeau, directrice de l'entreprise MPS active elle aussi dans le domaine des technologies médicales, s'inquiète pour l'avenir de sa branche en Suisse. Selon elle, l'échec des négociations de l'accord-cadre avec l'Union européenne le 26 mai dernier a été et sera encore dévastatrice pour le secteur. "C'est scandaleux de ne pas avoir trouvé de solutions", a-t-elle déploré au micro de Forum ce mercredi.
Elle est particulièrement concernée chez MPS parce que ce même 26 mai, la Commission européenne annonçait qu'elle ne reconnaîtrait plus les certificats (CE) émis en Suisse pour les dispositifs médicaux.
D'après elle, les conséquences ne sont donc pas terminées. "De notre côté, nous allons trouver des solutions en ayant des produits propres. Mais c'est dommage", poursuit-elle.
Même si les discussions semblent repartir entre la Suisse et l'Union européenne et malgré un deuxième milliard de cohésion récemment débloqué, la directrice de MPS a de la peine à se rassurer. "Mon optimisme s'effrite. On verra l'évolution des choses."
Romain Bardet/cab/fgn