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Le fret ferroviaire depuis l'Asie est le grand gagnant de la pandémie

Convoi de fret ferroviaire à la frontière chinoise en Mongolie, 06.08.2021. [Imaginechina/AFP - Guo Pengjie]
L'utilisation du fret ferroviaire entre l'Asie et l'Europe explose / La Matinale / 1 min. / le 19 août 2021
Alors que de grands ports chinois sont touchés par des cas de Covid, le fret ferroviaire entre l'Asie et l'Europe est en plein boom. Il représente désormais une alternative intéressante pour les entreprises.

Après le port chinois de Yantian ce printemps, c'est au tour de celui de Ningbo, l'un des plus importants ports commerciaux au monde, d'être ralenti par des cas de coronavirus.

C'est un coup dur de plus pour le fret maritime, déjà mis à mal par le blocage du canal de Suez et qui n'arrive pas à répondre à la demande mondiale. Conséquence: les prix s'envolent et les délais s'allongent.

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Le train moins cher et plus rapide

Grand gagnant de cette situation, le fret ferroviaire entre l'Asie et l'Europe progresse vite. Les entreprises y voient désormais un moyen de contourner les délais par la mer.

C'est le cas de MB Sport, société romande qui développe des planches de windsurf. Elle en produit une partie en Chine et les fait venir désormais par train en Suisse. Le trajet dure ainsi 30 jours, a-t-elle indiqué à la RTS, alors que les bateaux peuvent mettre jusqu'à trois mois pour acheminer la marchandise. Et le prix du fret maritime a plus que doublé, précise-t-elle.

Un réseau en plein développement

La pandémie a dopé le train, qui est l'un des seuls moyens de transport à ne pas avoir été perturbé par la crise sanitaire. "Il y a cinq ou dix ans, ce mode transport n'existait même pas. Et maintenant, le train représente peut-être une part de marché de 5 à 6%", a confirmé Thomas Kowitzki, responsable de cette nouvelle route de la Soie pour DHL, jeudi dans La Matinale.

Chez cette entreprise de transport, la demande a plus que doublé l'année dernière et elle ne tarit pas. Le réseau, lui, se développe, malgré les difficultés techniques comme les différents types d'écartement des rails. Aujourd'hui, il faut à peine douze jours pour un trajet entre la Chine et l'Allemagne.

Pas encore de ligne directe avec la Suisse

"Nous n'avons pas de ligne directe vers la Suisse pour l'instant, nous allons par exemple sur Milan", a relevé cependant Thomas Kowitzki. "Mais c'est vraiment notre but d'ouvrir des lignes directes dans chaque pays". Même le géant maritime danois Maersk s'est mis au train et confirme cette forte demande.

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Revers de la médaille, le train est aussi victime de son succès. "Nous voyons des goulets d'étranglement quant à la disponibilité des containers, des locomotives et des wagons. Il y a plusieurs défis", a encore souligné le représentant de DHL. Et ces défis tirent les prix du transport ferroviaire vers le haut.

>> Revoir aussi ce sujet de l'émission Géopolitis :

Les nouvelles routes de la soie, cet expansionnisme chinois d’Est en Ouest
Les nouvelles routes de la soie, cet expansionnisme chinois d’Est en Ouest / Geopolitis / 3 min. / le 24 novembre 2019

Sandrine Hochstrasser/oang

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