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USA: l'Etat prêt à recapitaliser des banques

H.Paulson et G.W.Bush ont présenté une nouvelle mouture de leur plan.
H.Paulson et G.W.Bush ont présenté une nouvelle mouture de leur plan.
Le gouvernement américain a finalement annoncé mardi toute une série de mesures concrètes pour sortir le système financier américain de l'ornière, y compris l'entrée inédite de l'Etat au capital de banques, dont les neuf plus grandes.

«Ces mesures ne sont pas destinées à prendre le contrôle de
l'économie de marché, mais à la préserver», a déclaré le président
lors d'une intervention télévisée à la Maison Blanche. Il a indiqué
que son administration allait utiliser une partie du plan de
sauvetage de 700 milliards de dollars pour «injecter du capital
dans les banques via l'achat d'actions».

250 milliards de dollars

Le secrétaire au Trésor Henry Paulson a précisé peu après que
250 milliards seront consacrés à cet effet et que neuf grandes
institutions avaient accepté que l'Etat prennent une participation
à leur capital dans le cadre de ce programme. Cette participation
ne pourra pas dépasser 25 milliards de dollars ou 3% des actifs des
institutions concernées.



D'abord catégoriquement opposé à une entrée de l'Etat dans le
capital des banques, Henry Paulson s'y était résolu vendredi
dernier à l'occasion de la rencontre des ministres des Finances du
G7 à Washington. Son plan initial prévoyait simplement que l'Etat
rachète les actifs invendables accumulés par les banques au cours
de la récente bulle immobilière.



G.W.Bush a ajouté que les nouveaux emprunts obligataires émis par
les banques seraient garantis «immédiatement», mais pour une durée
limitée, et que la garantie d'Etat s'appliquerait aussi à tous les
comptes courants.

Emprunts garantis

L'organisme fédéral d'assurance des dépôts bancaires (FDIC) a
précisé peu après que sa garantie des nouvelles dettes prioritaires
des banques porterait sur une durée de trois ans (jusqu'au 30 juin
2012) et concernerait les emprunts émis d'ici au 30 juin
2009.



«Chacun de ces nouveaux programmes comprend des clauses de
sauvegarde afin de protéger l'argent du contribuable», a assuré le
président américain. «Le rôle de l'Etat sera limité et temporaire»,
a-t-il ajouté.



G.W.Bush a également annoncé que la Fed allait rapidement agir en
tant qu'acheteur de dernier ressort pour les effets commerciaux des
entreprises pour leurs opérations quotidiennes afin d'éviter une
propagation de la crise financière à l'économie réelle. Cette
mesure concernera la dette prioritaire des institutions financières
qui sera émise d'ici au 30 juin 2009 et durera jusqu'au 30 juin
2012, a précisé le FDIC dans un communiqué.



A la suite de ces annonces, la Bourse de New York a ouvert en forte hausse. Mais l'euphorie
n'a pas duré. Wall Street a rapidement évolué vers l'équilibre,
avant de plonger dans le rouge à la clôture.



afp/ant/sbo

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Obligations pour les établissements

Les institutions participant au programme du gouvernement américain devront respecter certaines obligations:

- faire en sorte que les primes accordées aux dirigeants «n'encouragent pas des prises de risques inutiles ou excessives susceptibles de menacer la valeur» de la société

- les dirigeants qui auront reçu des bonus ou des primes pour des motifs qui s'avéreraient erronés devront les restituer

- interdiction d'accorder des «parachutes dorés» (primes de départ exorbitantes) aux cadres supérieurs quittant l'entreprise

- interdiction de déduire de l'impôt sur les sociétés les rémunérations des cadres dirigeants supérieures à 500'000 dollars par an et par personne

Déficit budgétaire en forte hausse

Le déficit budgétaire des Etats-Unis a fortement augmenté au cours de l'exercice 2007-2008 clos fin septembre.

Il atteint 445 milliards de dollars, soit 3,2% du Produit intérieur brut, selon les chiffres publiés mardi par le ministère du Trésor américain.

Le déficit est supérieur de 65 milliards de dollars aux dernières prévisions du gouvernement, remontant à juillet. Il est par ailleurs 2,8 fois supérieur au déficit de 2006-2007, qui s'était élevé à 162 milliards de dollars (soit environ 1,2% du PIB).

Pour l'ensemble de l'exercice 2007-2008, les dépenses de l'Etat fédéral ont augmenté de 1,6% pour atteindre 2979 milliards de dollars, tandis que les recettes (2524 milliards de dollars) reculaient de 1,7%.

«Les chiffres du budget de cette année reflètent la baisse du marché de l'immobilier et ses conséquences sur les marchés des capitaux et la croissance, plus faible», écrit le secrétaire au Trésor Henry Paulson dans son compte-rendu annuel.

Pour Jim Nussle, directeur du bureau du budget de la Maison Blanche, l'augmentation du déficit s'explique essentiellement par «le plan de relance économique (voté au printemps, ndlr) et par le ralentissement de la croissance».