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Crise financière: Berne est prête à tout

Onze clients du Credit Suisse n'ont pas voulu être remboursés.
Berne veut protéger les petits épargnants de la crise.
La Confédération est prête à "tout mettre en oeuvre" pour assurer la sécurité des dépôts des épargnants, selon le Département fédéral des finances mardi. Une élévation de la barre des garanties pour les épargnants est à l'étude.

Alors que les bourses retrouvent un certain équilibre , "le Conseil fédéral mettra tout en
oeuvre pour assurer, si nécessaire par des mesures préventives, la
stabilité du système et donc la sécurité des dépôts des clients des
banques", a précisé le Département fédéral des finances (DFF).

Des mesures "rapides"

Dans cette prise de position, le DFF indique que "si nécessaire,
le Conseil fédéral prendra d'autres mesures pour stabiliser le
système financier". Le gouvernement "prépare d'éventuelles mesures
destinées à produire rapidement leur effet", a-t-il souligné, et
"salue" la décision prise par l'Union européenne pour rassurer les clients des banques .



En Suisse, les autorités garantissent 30'000 francs de dépôt par
épargnant, et au total 4 milliards pour l'ensemble du secteur
bancaire. Après la déconfiture de plusieurs établissements en
Europe, certains parlementaires ont demandé de relever la barre des
garanties pour les épargnants.



La députée socialiste Susanne Leutenegger Oberholzer a déposé une
motion au parlement pour la porter à 100'000 francs, rapporte le
journal "Tages-Anzeiger" dans son édition
de mardi. Face au risque de panique chez les petits épargnants, les
pays européens envisagent de porter de 20'000 euros à un maximum de
100'000 euros la garantie bancaire par personne dans le cas d'une
faillite.



Enfin, le "Blick" fait dans son édition de
mardi une comparaison des différentes garanties de dépôt par pays.
La Suisse se classe au plus bas dans le classement.



agences/cer

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Une garantie suisse plutôt faible

En comparaison internationale, la garantie des dépôts bancaires en Suisse, au maximum 30'000 francs par personne, est faible. Ce montant ne dépend pas de l'Etat, mais des banques qui se sont constituées en association pour garantir un fonds de 4 milliards de francs.

En cas de défaillance d'un établissement helvétique ou d'un négociant en valeur mobilière, ce fonds permet de verser rapidement cette garantie, soit au plus tard dans les trois mois suivant la faillite. Pour les clients dont les avoirs ne dépassent pas 5000 francs, ce remboursement intervient encore plus rapidement.

Dans le cas où le montant de 4 milliards de francs ne suffirait pas à couvrir dans l'immédiat tous les dépôts garantis, les clients recevraient un paiement proportionnel.

Les remèdes d'Unia contre la crise

Le syndicat Unia, qui fête ses quatre années d'existence, a exigé mardi un interventionnisme économique pour mettre la Suisse à l'abri des effets de la crise financière.

La politique néolibérale de déréglementation dans les années 80 et 90 a conduit à la crise actuelle, a dénoncé Andreas Rieger, co-président d'Unia. «Au lieu de racheter des créances pourries avec les milliards des contribuables, il faut investir ces moyens dans l'économie réelle».

Andreas Rieger appelle les pouvoirs publics à renoncer aux programmes d'économies qui donnent un coup de frein à la conjoncture au pire moment.