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255 millions d'emplois perdus dans le monde en 2020 à cause de la pandémie

Alter Eco (vidéo) - Les emplois sans la croissance
Alter Eco (vidéo) - Les emplois sans la croissance / La Matinale / 3 min. / le 26 janvier 2021
Selon l'Organisation internationale du travail, quatre fois plus d'heures de travail sont parties en fumée que pendant la crise financière de 2009, en raison de l'impact de la pandémie sur le monde du travail.

La pandémie de Covid-19 a provoqué des "dommages massifs" sur l'emploi, souligne l'Organisation internationale du travail (OIT) dans son septième rapport consacré à l'impact de la pandémie sur le monde du travail paru lundi.

Sur l'ensemble de 2020, "8,8% des heures de travail dans le monde ont été perdues -par rapport au quatrième trimestre 2019- ce qui équivaut à 255 millions d'emplois à temps plein.

C’est quatre fois plus d'heures de travail parties en fumée que pendant la crise financière de 2009.

Inactivité forcée

Pour ajouter un peu plus à la noirceur du tableau, l'OIT souligne que les chiffre du chômage, sont trompeurs: "71% des pertes d'emplois relèvent de l'inactivité plutôt que du chômage: ces personnes ont quitté le marché du travail parce qu'elles n'étaient pas en mesure de travailler, soit à cause des mesures de restrictions liées à la pandémie soit parce qu'elles ont cessé de chercher du travail".

Donner la priorité à l’emploi

Pour cette année, l'Observatoire de l'OIT a prévu trois scénarios. Le plus plausible table sur une baisse de 3% des heures de travail en 2021, si la pandémie est sous contrôle et si la confiance des entreprises et des consommateurs revient.

"Nous sommes à la croisée des chemins. L'un d'entre eux mène vers une reprise économique inégale, non-durable, teintée d'inégalités grandissantes et d'une instabilité croissante, qui ouvre ainsi la voie à de nouvelles crises", met en garde Guy Ryder, directeur général de l'OIT. Pour lui, un autre chemin est possible qui passe "par une reprise centrée sur l'humain afin de mieux reconstruire en donnant la priorité à l'emploi, aux revenus et à la protection sociale, au droit du travail et au dialogue social".

afp/vl

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Les femmes, les jeunes et la restauration

L'OIT note que les femmes ont été plus touchées que les hommes.

Les jeunes travailleurs ont été également particulièrement impactés : ils ont soit perdu leur emploi, soit ont quitté la vie active soit ont retardé leur entrée sur le marché du travail, note le rapport, qui parle de risque "d'une génération perdue".

Les pertes d'emplois chez les jeunes de 15 à 24 ans s'élèvent à 8,7%, contre 3,7% au-delà de 24 ans.

Sans surprise, le secteur le plus touché par la pandémie est celui des activités d'hébergement et de restauration, qui a perdu un cinquième de ses emplois.

En revanche, dans l'information et la communication et les activités financières et d'assurances, l'OIT souligne une hausse des embauches au deuxième et au troisième trimestre 2020.