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Hausse marquée du chômage en 2020 à cause de la crise sanitaire

Le SECO donne une vision plus optimiste du marché de l'emploi que les syndicats
Le SECO donne une vision plus optimiste du marché de l'emploi que les syndicats / 19h30 / 1 min. / le 8 janvier 2021
La crise sanitaire a fortement affecté le marché du travail en Suisse en 2020. Même si depuis le mois de juin, la progression du nombre de chômeurs a ralenti, la hausse à fin décembre atteint 39,5% à 163'545 personnes. Les cantons latins sont particulièrement touchés.

Le nombre moyen de chômeurs sur l'ensemble de l'année sous revue s'est inscrit à 145'720, ce qui correspond à un taux de chômage annuel moyen de 3,1%, en hausse de 0,8 point de pourcentage sur un an, indique vendredi le Secrétariat d'Etat à l'économie.

Les jeunes plus durement touchés

Interrogé dans le 12h30, Giovanni Ferro-Luzzi, professeur d'économie à l'Université de Genève, estime que les secteurs les plus concernés sont ceux qui ont été le plus durement éprouvés par le confinement: l'hôtellerie et les services à la personne, en particulier.

"Il ne faut pas non plus oublier que les jeunes sont plus durement touchés, notamment parce qu'ils arrivent sur le marché du travail à un moment où il n'y a pas d'embauche", explique l'économiste.

Le taux de chômage des jeunes (15 à 24 ans) justement a progressé de 1,0 point à 3,2% de moyenne annuelle, et celui des seniors (50 à 64 ans) de 0,7 point à 2,9%, précise le Seco.

Giovanni Ferro-Luzzi pense que l'on peut s'attendre à un rebond de l'économie en 2021, mais que cela dépendra essentiellement de l'évolution de la pandémie et de la politique du gouvernement.

"Il y a un aspect qualitatif que l'on oublie souvent: c'est la durée du chômage. Le problème actuel c'est que des personnes restent sans emploi et cela prétérite leurs chances de réinsertion sur le marché du travail. Les autorités doivent aussi être attentive à cela", analyse-t-il.

>> L'interview de Giovanni Ferro-Luzzi, professeur d'économie à l'Université de Genève :

Plein emploi: l’interview de Giovanni Ferro Luzzi, professeur à l’UNIGE et à la HEG
Les chiffres du SECO sur le chômage en 2020: interview de Giovanni Ferro-Luzzi / Le 12h30 / 3 min. / le 8 janvier 2021

Suisse romande et Tessin spécialement atteints

La hausse de près d'un tiers du taux de chômage en Suisse l'année dernière en raison de la crise sanitaire a été nettement plus marquée en Suisse romande et au Tessin que dans la partie alémanique.

Le taux a été de 4,9% à Genève, de 4,7% dans le Jura et de 4,6% à Neuchâtel, précise le Secrétariat d'État à l'économie (Seco) vendredi dans son relevé.

Les cantons de Vaud (4,5%), du Valais (3,7%) et du Tessin (3,6%) figurent également dans le haut du classement, de même que Fribourg (3,3%).

A l'inverse, les cantons de Suisse centrale ont enregistré des taux de chômage souvent inférieurs à 2%, la palme revenant au demi-canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures (1,1%), juste devant celui d'Obwald (1,2%).

Sur le seul mois de décembre, le Jura affiche le plus haut taux de chômage du pays à 5,6%, ainsi que la plus forte progression sur un an (+1,6 point de pourcentage), devant Genève (5,4%) et Neuchâtel (5,0%).

Bond aussi chez les demandeurs d'emplois

Le nombre des demandeurs d'emplois a également bondi de plus d'un tiers (+34,9%) par rapport à 2019, à plus de 250'000 personnes, un niveau inédit depuis février 1997, rappelle vendredi le Secrétariat d'État à l'économie (Seco).

>> Les explications de Boris Zürcher, chef de la Direction du travail du Seco :

Le coronavirus a pesé sur l'économie en 2020. Les explications de Boris Zürcher du SECO
Le coronavirus a pesé sur l'économie en 2020. Les explications de Boris Zürcher du SECO / 12h45 / 53 sec. / le 8 janvier 2021

jfe avec agences

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Crise et facteurs saisonniers

Dans un communiqué, le gouvernement jurassien explique que la crise sanitaire et ses conséquences pour l'économie et le marché du travail "continuent de peser sur les entreprises, qui demeurent nombreuses à devoir recourir à une réduction d'horaire de travail (RHT)".

De son côté, l'exécutif neuchâtelois souligne que l'augmentation sur un mois observée en décembre est liée en partie aux facteurs saisonniers défavorables qui touchent notamment le secteur de la construction.