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L'économie circulaire progresse en Suisse, mais peut mieux faire

Un menuisier dans l'atelier de production d'équipement sportif Alder et Eisenhut à Ebnat-Kappel (SG). [Keystone - Christian Beutler]
L'économie circulaire et ses principes de recyclage séduisent de plus de en plus / La Matinale / 2 min. / le 9 juillet 2020
On la dit responsable, durable, anti-gaspillage et plus respectueuse des ressources naturelles: l'économie circulaire - basée sur les principes du recyclage et d'une consommation moins effrénée - séduit de plus en plus, aussi en Suisse.

Mais que pèse vraiment ce nouveau modèle économique dans notre pays? Pour la première fois, l'Office fédéral de la statistique se penche sur la question. Et il s'avère que seul 13% de ce que nous consommons en Suisse est fabriqué à partir de déchets, une part qui est cependant en progression constante depuis 20 ans.

Autre enseignement de cette étude parue en début de semaine, la Suisse fait un peu mieux que la moyenne européenne. En 2018, 13% des matières qui y étaient consommées étaient issues du recyclage, contre 11% pour l'Union européenne.

Pour Denis Bochatay, expert chez Quantis, une entreprise de consulting en durabilité, ce résultat ne constitue pas une surprise. ll faut cependant le remettre en perspective.

Différence entre les matériaux

"Pour certains matériaux qu'on recycle très bien, comme le verre, on est à plus de 90%. Pour d'autres, comme les produits pétroliers qui représentent des volumes énormes, on est quasiment à 0%. Le pétrole, l'essence, le diesel, le mazout, on les brûle sans du tout les recycler", détaille l'expert, pour expliquer le taux final de revalorisation relativement bas de 13%.

Une meilleure valorisation de certains déchets permettrait d'augmenter un peu ce pourcentage. Mais le recyclage n'est pas la panacée, selon l'étude. Car si tous les déchets que nous produisions aujourd'hui étaient recyclés, ils ne couvriraient qu'un cinquième des besoins de matières pour produire l'ensemble des biens, des bâtiments et des infrastructures en Suisse.

Utiliser plus longtemps et réparer

Voilà qui doit nous inciter à consommer moins, selon Philip Rohrer, responsable de campagne chez Greenpeace. "Produire moins, utiliser les produits plus longtemps, les réparer plutôt que de les jeter, car le recyclage n'est qu'une petite partie de la solution", préconise-t-il.

Un avis qui fait écho à la conclusion de l'OFS, qui souligne que la consommation absolue de matières peut être diminuée en remplaçant les énergies fossiles par du renouvelable ou en prolongeant la durée de vie des produits.

Céline Fontannaz/kkub

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