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La Banque centrale européenne renforce son soutien à l'économie

La BCE dope son dispositif anti-crise. [AFP - Daniel Roland]
La BCE est la banque centrale des dix-neuf pays de l'Union européenne qui ont adopté l'euro - [AFP - Daniel Roland]
La Banque centrale européenne (BCE) a comme attendu renforcé jeudi son imposant dispositif de soutien à l'économie en zone euro, minée par la pandémie du coronavirus. L'institut d'émission a laissé inchangé ses taux à leur plus bas niveau.

Le programme d'urgence "PEPP", visant à limiter les effets de la crise sanitaire et doté à la mi-mars de 750 milliards d'euros pour racheter des obligations publiques et privées, a été gonflé de 600 milliards d'euros. Ce bazooka inédit, qui devait prendre fin en décembre, a en outre été prolongé jusqu'en juin 2021.

"L'expansion du PEPP assouplira davantage l'orientation générale de la politique monétaire, soutenant les conditions de financement dans l'économie réelle, en particulier pour les entreprises et les ménages", explique la BCE dans un communiqué.

Taux d'intérêt maintenu à zéro

La BCE a aussi indiqué qu'elle allait réinvestir à leur échéance les titres participant au PEPP et ce "au moins jusqu'à la fin 2022". Elle pourra aussi piloter ce stock d'actifs sur le long terme, comme elle le fait déjà pour son programme "QE" de rachats de dette mis en place en mars 2015.

Ce programme, qui était la principale arme anti-crise de l'institut jusqu'à la pandémie, a lui été confirmé à raison de 20 milliards d'euros par mois, auxquels s'ajoutent 120 milliards d'euros supplémentaires prévus en 2020.

Comme attendu, le principal taux d'intérêt a été maintenu à zéro, tandis que les banques se verront appliquer un prélèvement de 0,50% sur une fraction des dépôts qu'elles confient à la banque centrale au lieu de les prêter à leurs clients.

ats/gma

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Profonde récession prévue

Voyant une reprise pour l'instant "timide", la BCE s'attend à une lourde récession provoquée par la crise sanitaire en zone euro cette année, suivie d'un rebond plus progressif, tandis que l'inflation restera loin de son objectif au moins jusqu'en 2022.

La région monétaire subit "une chute brutale de l'activité économique, du fait de la pandémie de coronavirus et des mesures prises pour la contenir", a résumé la présidente de l'institution Christine Lagarde lors d'une conférence de presse.

Alors que les mesures de confinement sont levées progressivement, certaines données suggèrent que le plus bas a été atteint. Mais "la reprise a été timide comparée à la vitesse à laquelle les indicateurs ont chuté ces derniers mois", a affirmé Christine Lagarde.

La Banque centrale européenne (BCE) s'attend à une baisse de 8,7% du PIB de la zone euro en 2020, avant un rebond de 5,2% en 2021 et de 3,3% en 2022, mais ces projections s'accompagnent d'une "incertitude exceptionnelle", selon Christine Lagarde.