Seules 270'682 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l'Union européenne en avril, contre 1,14 million en avril 2019.
Cette chute vertigineuse est la deuxième consécutive après celle du mois de mars, quand les immatriculations de voitures neuves avaient déjà reculé de 55,1%, déjà à cause du Covid-19.
Une crise partie pour durer
Cet effondrement est le résultat de la paralysie du commerce automobile. "Le premier mois complet de restrictions liées au Covid-19 a provoqué la plus forte chute de la demande automobile jamais enregistrée" en Europe, "la plupart des concessionnaires (ayant été) fermés à travers l'UE", a indiqué l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).
La plupart des usines automobiles étaient encore au ralenti ou à l'arrêt à la mi-mai et les ventes n'ont redémarré que très lentement après la levée des mesures de confinement.
"On est sur une crise profonde, comparable à celle de 2008-2009, voire pire. On pourrait avoir en Europe une baisse du marché de 22% cette année par rapport à l'an dernier", a déclaré Xavier Mosquet, expert automobile du BCG. "Il est probable que les consommateurs en Europe vont mettre du temps à redevenir acheteurs d'automobiles."
Tous les marchés touchés
Tous les marchés nationaux ont subi une chute à deux chiffres. Mais l'Italie (-97,6%), l'Espagne (-96,5%) et la France (-88,8%) ont été parmi les plus durement touchés. L'Allemagne a subi un recul un peu moins catastrophique (-61,1%).
Le marché britannique a lui chuté de 97,3%. Mais, Brexit oblige, l'ACEA établit désormais ses statistiques pour l'UE hors Royaume-Uni, en retraitant les chiffres de 2019 afin de permettre les comparaisons d'une année sur l'autre.
La plus lourde chute pour Fiat Chrysler
Plombé par l'effondrement du marché italien, Fiat Chrysler, en cours de fusion avec PSA, a subi la plus lourde chute (-87,7%). Les livraisons du groupe Renault ont baissé de 79% sur le mois et celles de PSA de 81,2%. Le numéro un européen Volkswagen a lui subi une chute de 72,7% de ses livraisons.
Parmi les autres principaux groupes, le plus faible recul a été enregistré par BMW à -65,3%, alors que son rival du haut de gamme, Daimler, a perdu 78,8% de ses immatriculations.
afp/boi