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La peur du virus profite au vélo

La petite reine connaît un regain d'intérêt mais les professionnels craignent qu'il ne s'épuise après la pandémie de coronavirus.
La petite reine connaît un regain d'intérêt mais les professionnels craignent qu'il ne s'épuise après la pandémie de coronavirus. / 19h30 / 1 min. / le 16 mai 2020
Avec la reprise partielle du travail cette semaine, un nombre considérable de nouveaux adeptes du vélo ont été aperçus sur les routes, notamment en ville. Ce sont majoritairement des usagers des transports publics qui fuient trains, trams et bus par peur du virus.

A Chambésy (GE), Damien Bisetti, propriétaire du Vélosophe, ne chôme pas. Ces dernières semaines, il a vu quantité de nouveaux clients débarquer avec de véritables épaves, des vélos en piteux état, qui n'ont plus roulé depuis des années et que leurs propriétaires souhaitaient ré-enfoucher.

Cet afflux de vieux vélos est due à la décision du Conseil fédéral qui a autorité les magasins de vélos à ouvrir, mais seulement pour la réparation, la vente restant interdite. De nombreux clients ont confirmé à Damien Bisetti que leur principale motivation à reprendre le vélo est de limiter la promiscuité au maximum.

Le retour en arrière du Conseil fédéral

Les professionnels du vélo reviennent de loin dans la gestion de cette crise. En effet, lorsque le Conseil fédéral a décrété le confinement partiel, il n'a autorisé dans un premier temps que les garages automobiles à rester ouverts, car ceux qui devaient continuer à travailler pouvaient avoir besoin d'une réparation.

Cette décision a vivement fait réagir, certains jugeant que pour les Sept Sages et l'administration qui les conseille, lorsqu'on se rend à son travail en 2020, cela ne peut-être qu'en voiture. Ce n'est que suite à la réaction outrée de Pro Vélo que le gouvernement a fait machine arrière pour autoriser aussi les réparateurs de vélos à rester ouverts.

Attrait soutenu pour le vélo électrique

L'an dernier, 363'497 vélos ont été vendus en Suisse, un chiffre jamais atteint jusqu'ici. Un record expliqué par les 133'033 vélos électriques vendus en 2019, là aussi un record, tout comme la part de marché de l'électrique: 36,6%.

L'intérêt est resté soutenu pendant le confinement, confirme Maxime Kroemer, responsable du marché suisse chez Stromer, fabricant bernois de vélos électriques. Dans le centre de production et magasin d'Oberwangen, qui est resté ouvert, les ventes ont augmenté de 25%, Stromer assurant aussi la livraison des e-bikes à domicile.

Plus globalement et tous marchés confondus, le site internet de Stromer a vu son trafic plus que tripler avec une hausse de 260% des visiteurs.

Attrait durable?

Reste à savoir si cet attrait pour la petite reine va se poursuivre avec le retour progressif à la normale. Et pour que cette tendance perdure, il est impératif d'avoir des routes, pistes et bandes cyclables plus sûres, estiment les spécialistes.

Sur ce point-là, la Suisse a été peu réactive: seul le canton de Genève a réagi à l'appel de Pro Vélo demandant plus d'infrastructures pour faire face au déconfinement.

>> Les précisions du 19h30 sur la création de pistes cyclables en ville :

Individuel et agile, le vélo cumule les atouts pour concilier activité économique et normes sanitaires
Individuel et agile, le vélo cumule les atouts pour concilier activité économique et normes sanitaires / 19h30 / 2 min. / le 10 mai 2020

Nicolas Rossé/boi

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