Le chômage à un niveau plus atteint depuis 2017, à cause du Covid-19
En chiffres absolus, le nombre de personnes sans emploi a bondi de 43% sur un an ou 46'115 personnes à 153'413, a indiqué jeudi le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).
Le taux de chômage pendant le mois sous revue est ressorti dans le bas de la fourchette des prévisions. Les économistes s'attendaient à un taux entre 3,2% et 3,9%.
Progression partout dans le pays
La progression a été plus ou moins homogène au niveau démographique et géographique. Le nombre de sans-emploi a ainsi augmenté de 0,3 point de pourcentage à 2,8% dans la partie alémanique du pays et de 0,5 point à 4,5% en Suisse romande et au Tessin. La progression a atteint 0,3 point à 2,4% chez les Suisses et 0,6 point à 5,8% chez les étrangers.
Sans surprise, ce sont les cantons de montagne, où le secteur du tourisme est à l'arrêt, qui sont le plus touchés. Les Grisons ont vu leur taux de chômage bondir en un mois de 1,4 point à 3,4% et le Valais de 0,8 point à 4,5%.
Genève et Vaud ont enregistré une hausse de 0,5 point à respectivement 5% et 4,9%, les taux de chômage les plus élevés du pays. A l'inverse, Appenzell Rhodes-Intérieures (1,3%) affiche le plus faible niveau. Pour les autres cantons romands, Neuchâtel affiche un taux de 4,5% (+0,4), le Jura 4,4% (+0,3), Fribourg 3,4% (+0,3) et Berne 2,5% (+0,3).
Au-dessus de 4% d'ici la fin de l'année?
D'ici la fin de l'année, le taux de chômage pourrait monter au-dessus de 4%, avec des pics à 5% ou plus de 200'000 personnes sur certains mois, a averti le chef de la direction du travail auprès du Seco, Boris Zürcher, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Pratiquement aucune société ne procède à des embauches, les entreprises ayant gelé leurs projets à ce niveau. Les firmes ayant fait appel au chômage partiel n'ont d'ailleurs pas le droit de recruter.
Actuellement, 1,92 million de personnes ont été enregistrées pour le chômage partiel, soit 37% des salariés du pays, principalement dans la restauration (76%), la construction (52%) et l'industrie (48%).
Les coûts liés au chômage sont très élevés et estimés actuellement par M. Zürcher à environ 20 milliards de francs sur l'ensemble de l'année, contre 6 à 7 milliards en temps normal.
>> L'interview de Boris Zürcher dans le 12h30:
boi avec ats
Les caisses de l'assurance chômage bientôt vides
Toujours selon le quotidien alémanique, un plan de sauvetage serait en cours d'élaboration. Le Secrétarait d'Etat à l'économie plancherait sur un plan de renflouement à hauteur de 15 voire 20 milliards de francs. Il pourrait être soumis au Parlement le mois prochain.
Le ministre des Finances Ueli Maurer a précisé au Parlement en début de semaine que l'assurance chômage pourrait avoir besoin de 15 à 38 milliards de francs supplémentaires cette année. Le gouvernement veut éviter un surendettement du fonds de l'assurance chômage. Aussi parce que cela aurait pour effet d'augmenter le taux de cotisation.