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L'Australie veut obliger Google et Facebook à payer les éditeurs de journaux

L'Australie veut obliger Google et Facebook à payer les éditeurs de journaux. [AP Photo/Keystone - Don Ryan]
Une loi australienne contre Google et Facebook / Le Journal horaire / 20 sec. / le 20 avril 2020
L'Australie veut contraindre les géants américains du numérique à rémunérer les éditeurs de journaux et magazines pour la réutilisation de leurs contenus sur la toile. Canberra souhaite ainsi garantir une véritable concurrence et offrir des règles du jeu équitables.

Cette mesure est destinée à aider les médias traditionnels à faire face à la concurrence des géants du Net, selon le ministre australien du Budget, Josh Frydenberg, qui espère ainsi qu'elle permettra de "sauvegarder les emplois dans le secteur de la presse".

En Australie, comme ailleurs sur la planète, l'impact de géants du Net comme Google et Facebook sur le secteur de la presse est immense. Ils captent les deux tiers du marché de la publicité numérique.

En raison de cette chute de revenus, les éditeurs de presse australiens ont supprimé 20% des emplois au cours des six dernières années.

Si l'Australie parvient à ses fins, c'est-à-dire permettre aux éditeurs de presse de percevoir plus de revenus publicitaires, ce sera le premier pays à remporter une telle victoire.

Facebook et Google affirment déjà venir en aide à la presse

Le directeur général de Facebook Australie et Nouvelle-Zélande, Will Easton, a fait part de la déception de sa compagnie à la suite de cette annonce gouvernementale. Elle intervient avant le mois de mai, date-butoir fixée pour trouver un accord qui ne serait pas imposé.

Will Easton a affirmé que Facebook est déjà venu en aide aux éditeurs australiens en investissant des "millions de dollars" dans des partenariats, des formations ainsi que des accords sur le contenu.

Un porte-parole de Google a souligné que la plateforme a participé aux négociations basées sur le volontariat et qu'elle continuerait à s'engager auprès des éditeurs et de la Commission australienne de la concurrence et la consommation.

Autres tentatives en France et en Espagne

L'an dernier, la France avait été le premier pays européen à demander la transcription dans sa législation d'une réforme du droit d'auteur adoptée par le Parlement européen qui ouvrait la voie à une rémunération de la presse par les plateformes du Web. Google avait alors refusé toute négociation.

Il y a dix jours, l'autorité de la concurrence française a ordonné à ce géant du web de négocier avec les éditeurs et les agences de presse en France sur la rémunération des contenus.

En Espagne, une initiative similaire avait conduit en 2014 Google à fermer la version espagnole de son site d'actualités (Google News).

afp/ddup

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