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L'expansion du Covid-19 aux Etats-Unis fait exploser le nombre de chômeurs

Un restaurant fermé à Detroit, la ville la plus peuplée de Michigan, déjà durement touchée par le chômage avant la crise du Covid-19 [AFP - Seth Herald]
Un restaurant fermé à Detroit, la ville la plus peuplée de Michigan, déjà durement touchée par le chômage avant la crise du Covid-19 - [AFP - Seth Herald]
Plus de 6 millions de personnes ont demandé des allocations de chômage lors de la dernière semaine de mars aux Etats-Unis, soit plus du double du record historique. Alors que le trafic aérien mondial est en chute libre, l'avionneur Boeing a lancé un plan de départs volontaires.

Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis ont enregistré un nouveau record la semaine passée avec 6,6 millions de nouvelles demandes, a indiqué jeudi le département du Travail américain. Cela représente le double de la semaine précédente, qui avait enregistré 3,3 millions de nouveaux demandeurs, déjà un record historique. Les analystes tablaient sur un chiffre nettement moindre de 2,8 millions au cours de la semaine du 22 au 29 mars.

Le taux de chômage aux Etats-Unis pour le mois de mars doit être publié vendredi. Il devrait être de 4%, estiment les spécialistes, qui n'attendent qu'une légère augmentation par rapport à février où il était à 3,5%, son plus bas niveau en 50 ans. Il estiment en effet que les véritables effets de la crise du coronavirus ne se feront sentir qu'à partir d'avril, les chiffres pris en compte en mars étant antérieurs aux mesures de confinement massives qui ont obligé de très nombreuses entreprises à fermer ou réduire drastiquement leur activité.

Plan de départs volontaires chez Boeing

Le plan de relance de l'économie ratifié vendredi dernier par Donald Trump étend les indemnités chômage aux travailleurs indépendants ou à temps partiel notamment, ainsi qu'aux personnes malades ou en quarantaine. Cela devrait avoir pour effet de gonfler encore les nombre de demandeurs d'allocations, puisque des personnes qui n'y avaient pas droit peuvent désormais y prétendre.

Le constructeur aéronautique Boeing a de son côté présenté jeudi à ses salariés un plan de départs volontaires dans le but d'atténuer l'impact financier de la crise liée au Covid-19.  Les candidats au départ recevront des indemnités et bénéficieront d'avantages sociaux, a détaillé son nouveau directeur général Dave Calhoun. Ce dernier a succédé en janvier dernier à Dennis Muilenburg, poussé à la démission après la débâcle du 737 MAX du constructeur.

>> Lire à ce sujet : Première perte en 22 ans pour Boeing, avec les déboires du 737 MAX

Boeing, qui se présente comme le premier exportateur des Etats-Unis, emploie quelque 150'000 personnes à travers le monde, dont près de la moitié regroupées dans des usines de la région de Seattle (côte Ouest). L'avionneur avait déjà annoncé, il y a trois semaines, un gel des embauches et des heures supplémentaires, sauf dans certains secteurs critiques, afin de préserver sa trésorerie.

Déjà en difficulté à cause du 737 MAX

La crise sanitaire en cours a aggravé la situation de Boeing, déjà en difficulté depuis l'interdiction de vol, il y a un an, de son 737 MAX après deux accidents ayant causé la mort de 346 personnes en l'espace de cinq mois. Le constructeur a demandé mi-mars un plan d'aide de 6 milliards de dollars pour l'industrie aéronautique américaine afin que celle-ci puisse faire face à l'impact de l'épidémie de coronavirus.

Jeudi en fin d'après-midi, le Covid-19 avait fait 5148 morts aux Etats-Unis et contaminé 216'768 personnes, selon le décompte de l'Université américaine Johns Hopkins.

>> Lire à ce sujet : Les Etats-Unis enregistrent leur plus grand nombre de décès en 24 heures

agences/Vincent Cherpillod

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Plus forte baisse du trafic aérien depuis le 11 septembre

Le trafic aérien passager, fortement affecté par la pandémie de Covid-19, s'est effondré de 14,1% dans le monde en février en comparaison annuelle, a annoncé jeudi l'Association internationale du transport aérien (IATA).

"Il s'agit de la plus forte baisse du trafic depuis le 11 septembre 2001, reflétant l'effondrement des voyages intérieurs en Chine et la chute brutale de la demande internationale à destination et en provenance de la région Asie-Pacifique, en raison de la propagation du virus Covid-19 et des restrictions de voyage imposées par les gouvernements", a expliqué l'IATA dans un communiqué.

La chute devrait être nettement plus brutale encore en mars, mois à partir duquel l'épidémie s'est répandue dans le reste du monde, Europe et Etats-Unis en tête.