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Faut-il taxer les acteurs de la vente en ligne pour aider les commerçants?

Le commerce en ligne explose en pleine crise du coronavirus. [Keystone - Christian Beutler]
Faut-il taxer les grands acteurs de la vente en ligne pour aider les commerçants? / La Matinale / 1 min. / le 31 mars 2020
Alors que le e-commerce explose en pleine crise du coronavirus, les petits commerçants souffrent. Dans le Jura, une association veut taxer les acteurs de la vente en ligne. Une idée qui ne plaît pas aux principaux concernés.

Le Covid-19 fait mal à l'économie locale, notamment dans le Jura, où les commerçants réagissent, deux semaines après que le canton a annoncé la fermeture de tous les commerces non essentiels.

Les commerçants tirent la langue et demandent un soutien financier important des autorités. Thomas Schaffter, président de l'association du commerce jurassien, avance ainsi l'idée d'une taxe à prélever auprès des géants du commerce en ligne.

>> Ecouter le sujet de La Matinale sur l'appel à l'aide des commerçants jurassiens :

Thomas Schaffter. [Gaël Klein]Gaël Klein
Les commerçants jurassiens appellent à l’aide / La Matinale / 1 min. / le 30 mars 2020

La vente en ligne explose en cette période de crise. Le volume de commande de Digitec Galaxus, poids-lourd du e-commerce en Suisse, atteint celui de la période de Noël.

Les grands gagnants sont l'alimentaire, le secteur du bricolage et du jardinage, mais aussi les jeux et l'électronique grand public. Pour l'Association suisse de vente à distance (ASVAD), taxer ces acteurs du commerce en ligne n'est pas justifié.

"Il y a beaucoup de boutiques online qui sont aussi dans le stationnaire et vice-versa. La vente en ligne est ouverte à tout le monde et il existe de nombreux exemples d'initiatives locales qui le font déjà très bien", explique la directrice-adjointe, Nadine Baeriswyl.

"Chambouler la façon de consommer"

Une taxe? Mauvaise idée, affirme également le spécialiste du commerce Nicolas Inglard. "On n'arrête pas une tempête avec un parapluie", dit-il. Les commerces physiques souffraient déjà avant la crise.

Mais selon Nicolas Inglard, la période que l'on vit pourrait bien redistribuer les cartes: "Cette crise va chambouler la façon dont on va consommer demain. On sait qu'il y a des valeurs fortes qui montent, le local, le commerçant du coin. Donc plutôt que d'imaginer une taxe, imaginons sur quoi on peut travailler tout de suite pour être présents demain quand les consommateurs attendront un peu plus de leurs commerçants locaux."

Autrement dit, demain, ce sont les acteurs en ligne qui pourraient perdre du terrain. Car pour Nicolas Inglard, cette crise laissera des traces dans le porte-monnaie des Suisses qui consommeront moins et différemment.

Romain Bardet/gma

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