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Débat autour de "l'hélicoptère à billets" pour atténuer le choc du coronavirus

Les Etats-Unis ont inclus un chèque de 3000 dollars pour une famille avec deux enfants dans leur plan de relance face au coronavirus. [Keystone - AP Photo/Mark Lennihan, File]
Les Etats-Unis ont inclus un chèque de 3000 dollars pour une famille avec deux enfants dans leur plan de relance face au coronavirus. - [Keystone - AP Photo/Mark Lennihan, File]
La crise du coronavirus a relancé le débat sur le recours à l'argent "par hélicoptère", ou "parachuté", pour soutenir la reprise économique, c'est-à-dire le versement de sommes en liquide directement aux consommateurs pour qu'ils le dépensent rapidement.

A l'image des Etats-Unis, qui ont inclus un chèque de 3000 dollars pour une famille avec deux enfants dans leur plan de relance, ou de Hong Kong, qui verse l'équivalent de plus 1000 francs à ses résidents, certains Etats ont d'ores et déjà recours à ce remède non conventionnel pour la sortie de crise.

La crise du coronavirus relance ainsi le débat sur le recours à l'argent "par hélicoptère", théorisé dans les années 1960 par l'économiste Milton Friedman, un des pères du néolibéralisme.

Relance plus rapide?

Selon lui, en contournant le canal habituel des liquidités qui passe par de nombreux intermédiaires, notamment les banques, les consommateurs pourraient, théoriquement, relancer plus rapidement l'économie en agissant directement sur la demande.

Ce remède non conventionnel pour la sortie de crise est toutefois contesté par une partie des économistes.

>> L'analyse de Frédéric Mamaïs dans La Matinale sur les plans économiques :

Alter Eco. [RTS]RTS
Alter Eco - Le libéralisme est en vacances, pas à la retraite / Alter Eco / 3 min. / le 26 mars 2020

Au-delà des difficultés techniques pour une banque centrale de verser directement de l'argent aux consommateurs, les économistes ne sont pas d'accord entre eux sur les résultats de cette mesure et certains doutent d'un impact déterminant sur la consommation. Si un délai n'est pas imposé au consommateur pour qu'il dépense cet argent, il pourrait l'épargner et la mesure n'aurait pas l'effet escompté.

Des situations très différentes

En outre, la situation est différente selon les pays. Dans le cas des Etats-Unis, par exemple, l'argent promis par l'Etat pourrait servir d'abord à compenser les frais médicaux engagés ou la perte d'emploi, comme l'a souligné la cheffe économiste de l'OCDE Laurence Boone, sur BFM Business.

"Le système de sécurité sociale américain n'a rien à voir avec celui en Europe", a-t-elle rappelé, évoquant notamment le recours au chômage partiel dans les pays de l'UE, qui permet d'éviter des licenciements secs en attendant la reprise. "Comme les Américains n'ont pas ça, il faut absolument faire des transferts directs en cash", a-t-elle souligné.

>> Voir le reportage du 12h45 sur l'accès inégal aux soins :

Aux Etats-Unis beaucoup d'Américains n'ont pas d'assurance maladie. Ils redoutent le manque d'accès aux soins.
Aux Etats-Unis beaucoup d'Américains n'ont pas d'assurance maladie. Ils redoutent le manque d'accès aux soins. / 12h45 / 2 min. / le 25 mars 2020

agences/jop

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