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Sergio Ermotti va quitter la tête d'UBS, Ralph Hamers le remplace

Changement à la tête d'UBS: Sergio Ermotti annonce son départ. Il sera remplacé par Ralph Hamers. Explications de Nicolas Rossé.
Changement à la tête d'UBS: Sergio Ermotti annonce son départ. Il sera remplacé par Ralph Hamers. Explications de Nicolas Rossé. / 12h45 / 4 min. / le 20 février 2020
La rumeur courait depuis plusieurs jours, mais c'est désormais officiel: le directeur général d'UBS Sergio Ermotti quitte son poste et il sera remplacé par le Néerlandais Ralph Hamers, actuellement à la tête d'ING Group, à partir du 1er novembre.

Afin d'assurer une transition en douceur, Ralph Hamers rejoindra la direction d'UBS le 1er septembre. Il prendra ensuite ses fonctions de directeur le 1er novembre, précise la banque dans un communiqué publié tard mercredi soir.

Ralph Hamers a été choisi au terme d'un "processus de sélection approfondi et rigoureux", ajoute UBS. Le Néerlandais a rejoint ING Group en 1991. Il a ensuite gravi les échelons jusqu'à en prendre la direction en 2013.

Le conseil d’administration d’UBS salue en particulier son expertise en matière de transformation numérique. Selon lui, Ralph Hamers a fait d’IGN Group l'un des meilleurs exemples d’innovation numérique dans le secteur bancaire.

>> Le portrait de Ralph Hamers dans le 12h30 :

Ralph Hamers s'est exprimé jeudi devant la presse à Zurich [Keystone - Walter Bieri]Keystone - Walter Bieri
Ralph Hamers est le nouveau patron d’UBS / Le 12h30 / 2 min. / le 20 février 2020

Un nouveau chapitre

Le CEO d'UBS Sergio Ermotti. [Keystone - Ennio Leanza]
Le CEO d'UBS Sergio Ermotti. [Keystone - Ennio Leanza]

Sergio Ermotti est à la tête d'UBS depuis 2011. "Après près d'une décennie en tant que CEO, le moment est venu d'écrire mon prochain chapitre. UBS est en pleine forme, bénéficie d'une flexibilité stratégique maximale et est bien positionnée pour une croissance durable", explique le Tessinois dans le communiqué.

Issu de la banque d'affaires, Sergio Ermotti avait été propulsé directeur général ad intérim en septembre 2011, après le départ d'Oswald Grübel, à la suite du scandale lié à la fraude d'un trader londonien d'UBS. Il avait été nommé définitivement à ce poste deux mois plus tard.

Sergio Ermotti avait intégré la direction générale d'UBS en avril 2011 et s'occupait des activités de la banque en Europe, Afrique et Moyen-Orient. Auparavant il avait travaillé 18 ans pour la banque américaine Merrill Lynch avant de rejoindre la banque italienne UniCredit en 2005.

Le Tessinois avait dit qu'il resterait une décennie à la tête de la plus grande banque suisse. Et plusieurs sources lui prêtent l'ambition de remplacer Axel Weber à la présidence d'UBS, au terme de son mandat en 2022.

>> Les précisions de Frédéric Mamaïs dans Alter Eco :

Alter Eco (vidéo) - Sergio Ermotti laisse la présidence d’UBS au Néerlandais Ralph Hamers
Alter Eco (vidéo) - Sergio Ermotti laisse la présidence d’UBS au Néerlandais Ralph Hamers / La Matinale / 3 min. / le 20 février 2020

ats/br/boi

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Un bon bilan, selon François Savary

L'économiste et responsable des investissements chez Prime Partners François Savary n'a pas été surpris du départ de Sergio Ermotti: "Sa démission était attendue, on savait qu'il était sur la voie de la sortie. Neuf ans, c'est une longue période à la tête d'une institution bancaire", a-t-il déclaré dans La Matinale de la RTS jeudi. Il estime son bilan à la tête d'UBS bon, dans un contexte difficile marqué par l'après-crise de 2008, des taux d'intérêt très bas et les problèmes d'UBS dans le cadre de ses affaires en France.

"Il a fait un travail de restructuration, pas très porteur au niveau du cours de l'action. Les gens attendent plus de la part d'UBS. Les efforts ont été faits dans la gestion de fortune; ils attendent maintenant une action au niveau de la banque de détail" (activité de crédit et de placements auprès des individus et des PME), précise-t-il toutefois, évoquant un besoin de digitalisation plus élaborée.

Candidature externe risquée
?

Alors que Credit Suisse vient de vivre le départ de Tidjane Thia
m, à qui a été reproché sa non-suissitude, UBS fait le même chemin qu'avait fait sa concurrente à l'époque en choisissant un directeur à l'extérieur. Un risque? "Il faut savoir respecter l'ADN de ces maisons, autrement, vous pouvez avoir des soucis relativement importants", confirme François Savary.

>> Ecouter son interview en intégralité dans La Matinale
:



Propos recueillis par Valérie Hauert
Adaptation web: Vincent Cherpillod